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Psychose généralisée à Bangui

Jeff Murphy Barès
9 avril 2018

A l'origine, une opération conjointe des Casques bleus de la Minusca et des forces armées centrafricaines visant le quartier du PK5 pour démanteler des gangs criminels responsables de violences dans le secteur.

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Zentralafrikanische Republik - Blauhelmsoldat in Bangui
Image : Getty Images/AFP/G. Guercia

"Les FACA, les musulmans, la Minusca, tout le monde tire" (une habitante du Camp des Castors)

Ici, dans ce quartier appelé Camp des Castors, séparé du PK5, le théâtre des affrontements, uniquement par un canal, les trois quarts de la population ont dû fuir pour se réfugier ailleurs.

Paul-Crescent Beninga, l'un des rares habitants à être resté, relate les faits: " les Séléka ont essayé d'envahir le camp des Castors en commençant par le quartier Akité où il y a eu des échanges de tirs avec les forces de la défense et également les forces de sécurité, ce qui a causé beaucoup de dégâts. Vous voyez juste à côté de ce bâtiment, des traces de balles perdues. Il y a des gens qui sont tombés, des maisons ont été incendiées, ainsi qu'une voiture", raconte-t-il.

Ce lundi, la situation est loin de redevenir normale pour ces habitants même si les tirs ont cessé dans le quartier d'en face. Personne ne veut rester par peur de représailles.

Symbolbild - Afrikanische Miliz
Image : Getty Images/AFP/I. Lieman

C'est le cas de cette dame, la cinquantaine, revenue chercher quelques effets à la maison: "nous avons entendu des coups de fusil, explique-t-elle. Nous sommes obligés de fuir. C'est pour cela que tout le quartier est vide. J'ai quitté aussi le quartier. Je viens de revenir pour me laver, et je vais repartir. Les FACA, les musulmans, la Minusca, tout le monde tire. Nous, nous voulons rester tranquilles. " 

Mais dans ce quartier sinistre, il n'y a pas que la peur. Un débit de boissons est même resté ouvert pour réconforter quelques courageux. Charles est l'un d'entre eux: "tout le monde est parti. Je suis là avec ma famille. Il y a seulement trois personnes dans la maison, dit-il. La bière c'est pour nous remonter! On essaie de rester vigilants aussi pour surveiller le quartier, à cause des vols, des casses et de tout cela."

Cliquez sur l'image pour écouter le reportage de Jeff Murphy Barès.