Présidentielle en RDC, seulement deux femmes candidates
8 décembre 2023Parmi les 24 candidats inscrits auprès de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) au début de la campagne électorale pour l'élection présidentielle du 20 décembre en RDC, deux femmes se sont portées candidates à la présidence.
Joelle Bilé, 51 ans, est l’une d’entre elles. La journaliste de formation a travaillé pour une série de médias internationaux, avant de se diriger vers la communication, notamment pour le compte du Programme alimentaire mondial.
Désormais Joelle Bilé se présente comme étant la candidate de la rupture, celle qui veut un renouvellement de la classe politique congolaise.
Rencontrée à Kinshasa, elle explique que dans une interview à la DW avoir vu "une insécurité grandissante, des injustices sociales qui ne disent plus leur non, un espace politique phagocyté par une élite qui est là depuis plusieurs années."
Besoin de statistiques fiables
Joelle Bilé insiste sur le besoin de statistiques fiables pour mener des politiques cohérentes et promet un recensement si elle était élue. Aussi, elle estime que "la ruralité doit sortir de l’ombre et de la non prise en compte des politiques intérieures." Enfin, l’entrepreneure veut militer pour "l’autonomisation et la promotion de la femme".
La deuxième candidate n’est autre que Marie-Josée Ifoku, qui a été en 2018 la première femme à s'être présentée à une élection présidentielle en RDC. Elle revient cette année avec la même ambition, car, dit-elle, son message n'a "pas bien été entendu" lors du dernier scrutin.
"Kombolisation"
Son programme s'articule autour du concept de la "kombolisation" - kombo veut dire balais en lingala - qui se veut être un grand nettoyage des institutions congolaises pour faire place à un nouveau système qui placerait les Congolais au centre des priorités.
"Nous voulons balayer cet ancien état d’esprit qui empêche le pays de prendre son envol", lance Marie-Josée Ifoku dans une interview à la DW, avant de dénoncer un "système de prédation archaïque".
En revanche, elle met en doute le fichier électoral et estime que la Céni n’est "pas prête pour organiser les élections le 20 décembre".