Prendre le temps de la réflexion
16 septembre 2014Trois élections régionales, trois succès consécutifs : l'Alternative pour l'Allemagne est désormais représentée dans les Parlements de Saxe, de Thuringe et du Brandebourg. Pour die tageszeitung, l'Allemagne semble avoir rejoint le club des pays européens où le populisme de droite s'est taillée une place sur l'échiquier politique. Et comme chez ses voisins, l'AfD draine des électeurs mécontents, qui ont le sentiment d'être lésé et qui ne se reconnaissent dans aucun autre parti établi.
Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, cette montée en puissance de l'AfD est indissociable de la chute du FDP, le parti libéral qui s'était effondré lors des dernières législatives. C'était en septembre 2013. Il semble, écrit le journal, que les Allemands ne ressentent plus le besoin d'avoir un parti pour qui la liberté individuelle est la priorité. L'AfD prône un Etat fort, notamment pour lutter contre la criminalité - ce qui devrait lui permettre de ratisser large. Dans un monde marqué par les guerres et les crises, les citoyens cherchent la sécurité. Et le FDP n'a pas grand chose à proposer. Il fait vieillot à côté de l'Alternative.
Et que dire de la couronne britannique ? Dans deux jours, les Ecossais décideront s'ils veulent oui ou non se détacher du Royaume Uni. Dans les deux cas, Elisabeth II resterait leur reine, mais dans celui de l'indépendance, la monarchie prendrait un sacré coup, écrit die Welt. Dimanche, la souveraine a demandé aux électeurs de bien réfléchir à leur avenir avant de se décider. Son appel sera-t-il entendu le 18 septembre ? Si les Ecossais n'ont plus le sentiment d'appartenir au reste du pays, rien n'est moin sûr, conclut le quotidien. La Süddeutsche Zeitung salue de son côté la sobriété de la reine dans cette affaire. Malgré tout le respect que l'on doit aux électeurs et malgré une immense compréhension pour la frustration accumulée de nombreux Ecossais, un peu de pondération dans le débat ne serait pas de trop. Cela vaut en particulier pour le Premier ministre, David Cameron. Bien qu'il se soit découvert une véritable passion pour l'Ecosse, on ne peut pas dire qu'il soit le meilleur porte-parole de l'unité. Si jamais la Grande-Bretagne se délitait, il devra partir, estime le journal.