Le TAS a rendu son verdict sur la Russie
22 juillet 2016Le Tribunal arbitral du sport (TAS) a rejeté l'appel du Comité olympique russe et des 68 athlètes qui demandaient à participer aux JO de Rio après avoir été suspendus par la Fédération internationale d’athlétisme. Le jury du TAS a confirmé la validité de la décision de l'IAAF selon laquelle "des athlètes dont la fédération nationale est suspendue sont inéligibles pour les compétitions tenues sous l'égide de l'IAAF". L'Agence mondiale antidopage (AMA) a saisi la balle au bond après le verdict du TAS confirmant l'exclusion de l'athlétisme russe des JO-2016. Elle exhorte le CIO à prendre ses responsabilités face à la Russie et à l'exclure collectivement du rendez-vous de Rio. Après avoir révélé l'ampleur du dopage en Russie depuis 2011 dans le rapport McLaren publié lundi, l'AMA a enfoncé le clou, à quinze jours du coup d'envoi des Jeux de Rio : "C'est au CIO (...) de prendre ses responsabilités dans le cadre de la Charte olympique", a-t-elle insisté. La position intransigeante de l'AMA, qui avait réclamé dès lundi l'exclusion du Comité olympique russe de Rio tandis que le CIO, lui, préférait temporiser le lendemain, a été confortée par la décision du TAS.
Colère de la "tsarine" du saut à la perche
Yelena Isinbayeva s'est indignée contre cette décision de la TAS qu’elle qualifie de "purement politique". "Il y a matière à faire appel à titre individuel contre la décision du TAS", a-t-elle déclaré dans une vidéo mise en ligne sur un réseau social russe. Et "si l’appel est rejeté, poursuit-elle, il faut aller plus loin, jusqu'à une Cour internationale des droits de l'Homme afin de prouver que je n’ai pas été impliquée. Pour Yelena c’est plus une question de principe, puisque, à 34 ans, elle se disait prête à terminer sa carrière en apothéose à Rio. "Oui, nos espoirs se sont envolés", a-t-elle ensuite ajouté sur le réseau social Instagram. "Que tous ces sportifs étrangers -propres- poussent un soupir de soulagement et gagnent en notre absence leurs pseudo-médailles d'or", a-t-elle conclu, amère.
A ce jour, seules deux athlètes russes continuent de s'entrainer pour les JO. Darya Klishina pour le saut en longueur - elle a été repêchée par l'IAAF, car basée en Floride et évoluant hors du système russe - et la spécialiste du 800 mètres, Yulia Stepanova. C'est elle qui est à l'origine des révélations sur le dopage en Russie. Ce qui est moins clair pour le moment est de savoir si ces athlètes doivent être inscrits "comme représentantes de la Fédération de Russie ou comme athlètes neutres".
L'étau se ressère autour de la Russie
Quatorze agences nationales de lutte contre le dopage, dont l'Usada américaine et la Nada allemande, ont envoyé une lettre commune au président du CIO Thomas Bach l'exhortant à exclure la Russie des jeux Olympiques 2016. "Toute autre décision n'est ni raisonnable ni en mesure de protéger les valeurs de l'Olympisme", ont-ils conclu. Les directeurs des 14 agences antidopage signataires ont également réclamé la mise en place d'une "task force" chargée de définir les critères selon lesquels des sportifs russes peuvent être repêchés individuellement pour participer aux Jeux de Rio sous drapeau neutre.
L’un des rares soutiens à la Russie vient du président de la Fédération internationale de judo Marius Vizer. "Le judo russe joue un grand rôle dans l'histoire de notre sport", a-t-il insisté, n'hésitant pas à se lancer dans une analyse géopolitique. "Nous espérons qu'en autorisant la participation des sportifs russes, un message positif sera envoyé à la jeunesse qui mérite qu'on lui donne des preuves d'amitié et non d'une Guerre froide", a-t-il martelé.
La commission exécutive du CIO doit se prononcer dimanche prochain sur la présence ou non à Rio, de la Russie, dont le système de dopage d'Etat a été mis en évidence par le rapport McLaren publié lundi.