Pas d'unanimité au Sénégal sur la "journée sans presse"
14 août 2024Au Sénégal, la grogne au sein des entreprises de presse contre le gouvernement n'est pas partagée par tous les promoteurs. Ce mardi (13.8.2024) en effet, quelques organes, à l'instar du groupe Label Media, ont choisi de ne pas respecter le mouvement "journée sans presse" qui visait à signaler un désaccord vis-à-vis de mesures prises par les autorités et qui menaceraient la survie de certaines entreprises de presse.
Des mesures vécues comme une pression
Dans un éditorial commun publié lundi, le Conseil des diffuseurs et éditeurs de la presse au Sénégal (Cdeps, patronat), qui regroupe des éditeurs privés et publics, met en cause les autorités pour le "blocage des comptes bancaires" des entreprises de presse pour non-paiement d'impôt, la "rupture unilatérale et illégale des contrats publicitaires", le "gel des paiements" dus aux médias.
Des voix divergentes
Alors que le mot d'ordre de boycott de la presse a été largement suivi par les médias de la capitale Dakar, des voix divergentes s'élèvent pour dénoncer cette attitude de boycott.
Mactar Silla, le propriétaire du groupe Label Media fustige la présence dans la corporation, de "patrons de presse véreux" avec des agendas qui n'auraient rien à voir avec le journalisme, ce qui selon lui, a fortement conduit au libertinage dans le monde de la presse.
Pour le promoteur de Label Media, il s'agit d'une fuite en avant et d'un chantage de la part de ceux qui refusent simplement de se mettre en règle avec le fisc. Il dénonce par ailleurs l'attitude des médias qui pourtant réunis il y a un an lors des assises de la presse avec comme feuille de route de trouver des solutions aux problèmes qui minent la corporation, vont en rangs dispersés pour trouver des arrangements hors du cadre corporatif et légal.
Cliquez ci-dessus pour écouter l'avis de Mactar Silla.