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Les réfugiés tchadiens en Centrafrique demandent des terres

Jean-Fernand Koena
8 février 2024

Les milliers de réfugiés tchadiens de la région de Paoua souhaitent cultiver des terres. Des discussions sont en cours sur place.

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Deux femmes battent des arachides dans un champ de la région de Paoua
La région de Paoua est déjà très agricoleImage : Barbara Debout/AFP/Getty Images

Ils sont près de 31.000 réfugiés venus du sud du Tchad à vivre dans la région de Paoua en République centrafriaine. Ils ont fui le conflit entre bergers et cultivateurs dans leur pays. Face à un conflit qui dure, ces hommes et ces femmes cherchent des activités sur place. Et cela pourrait bien passer par l'agriculture. Les personnes réfugiées demandent en tous cas des terres. Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés et les autorités locales ont ainsi engagé des pourparlers avec la population locale, afin d'accéder à cette demande.

"Notre souhait le plus cher est de nous organiser en groupement agricole si on met à notre disposition des terres cultivables, des outils et des semences qui renforceront notre autonomie, mais aussi la dignité féminine et l'égalité dans ce monde injuste", raconte Marina, réfugiée engagée dans ce projet sur place. Non loin d'elle se trouve Jacqueline Kornandji, qui a aussi a trouvé refuge en République centrafricaine après avoir perdu son mari dans les violences. Après avoir ouvert un petit restaurant, elle aimerait aussi se lancer dans l'agriculture. 

Un jeune agriculteur se tient dans un champ endommagé par le passage d'un troupeau, dans la région de Paoua,
Les violences armées dans le sud du Tchad ont poussé des milliers de personnes à se réfugier dans la région de Paoua en Centrafrique en 2023Image : Barbara Debout/AFP/Getty Images

Trouver des terres

Les populations locales semblent ouvertes au projet. Mais dans les localités de Bétoko et Bédaka la population vit essentiellement de l'agriculture. Alors pour éviter un conflit autour du partage des terres, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), présente sur place, multiplie les contacts et les discussions. "On attend beaucoup de ces discussions parce que le HCR, l'administration et les autorités locales sont ceux qui peuvent intervenir pour trouver l'espace", explique Justin Malékian, un habitant de Paoua qui se veut optimiste. "Il faut éviter de créer un conflit entre réfugiés et population d'accueil". 

Des habitants bienveillants

Dans ces localités, les contacts sont déjà souvent bien établis. Certaines familles accueillent déjà des réfugiés chez elles et sont plutôt favorables à un partage des terres arabes. "Nous allons faire tout ce que nous pouvons pour accompagner les autorités et les populations centrafricaines à vous accueillir et à vous accompagner tant qu'on peut pendant votre séjour ici", a dit récemment Olivier Fafa Attidza, représentant du HCR.

Ainsi, l'atmosphère est plutôt optimiste. Les premiers contacts avec la population d'accueil et l'assurance des autorités donnent confiance aux réfugiés. Parfois, certains dansent ici pour exprimer leur joie et leur espoir de voir leur vie s'améliorer.