Ouverture du 31ème sommet de la Ligue arabe
31 octobre 2022Ce sommet, qui se tient les 1er et 2 novembre à Alger, se voulait comme l'occasion de remettre le dossier palestinien au centre des préoccupations arabes. Du moins, c'est ce que souhaitait l'Algérie.
Un choix qui ne semble pas avoir été du goût des autres pays arabes qui viennent de normaliser leurs relations avec Israël.
Pour Mustapha ait Mouhoub , journaliste spécialiste des questions proche orientales, ce sommet s'ouvre donc sous haute tension.
"Le sommet d'Alger se tiens dans un contexte très difficile. La disparité de positions par rapport à la question palestinienne apparait nettement. Les contradictions des pays arabes sur cette question, mais aussi sur les rapports avec Israël, rendent la situation très tendue", explique-t-il.
Un risque de fragilisation de la Ligue arabe
En fait, en 2020, les Emirats arabes unis et le Bahreïn, suivis par le Maroc et le Soudan, ont signé avec Israël les accords d'Abraham.
Un choix fait en dehors de la Ligue arabe, ce qui risque de la fragiliser davantage.
Mais pour Ahmed Kateb, politologue, ces accords sont plus les fruits d'une orientation américaine du temps de Donald Trump et ne peuvent pas remplacer les accords de paix reconnus.
"Les accords d'Abraham ne pourront pas remplacer les accords de paix ou le plan de paix qui stipule la reconnaissance de deux Etats. Cela dit, Israël reste une puissance dominante et coloniale. Les accords d'Abraham sont venus dans un contexte particulier spécifique aux Etats Unis du temps de Donald Trump", pose le politologue.
Ce n'est donc pas la normalisation en soi qui poserait problème pour les non-signataires des accords d'Abraham mais plus l'oubli de la Palestine.
Ahmed Kateb affirme que cette normalisation illustre les intérêts divergents des pays arabes. : "C'est une question d'intérêts nationaux. Il est normal que si certains pays décident de normaliser, cela dépendra de leurs propres intérêts. Les autres qui refusent, pour le moment, de normaliser répondent aussi à leurs intérêts nationaux. C'est l'intérêt national qui prime", explique le politologue. "Il y a évidemment les principes qui peuvent coïncider avec les intérêts des pays en question. C'est le cas de l'Algérie et du Koweït par exemple qui refusent de normaliser gratuitement".
Gratuitement, cela signifie sans reconnaissance préalable de l'Etat palestinien.
Une revendication qui sera au centre de ce sommet avec deux possibilités : parvenir à recoller les morceaux et sortir avec une démarche commune. Ou alors accentuer les divisions et rendre l'avenir de la Ligue encore plus compliqué qu'il ne l'est déjà.