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Ntaganda plaide non coupable malgré de lourdes charges

Linda Staude | Fréjus Quenum
29 août 2018

Près de trois ans après son ouverture devant la CPI, le procès de l'ancien chef de guerre congolais Bosco Ntaganda tend vers sa fin. L'accusation et la défense prennent la parole pour la dernière fois dans la procédure.

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Niederlande Internationaler Gerichtshof Prozess Bosco Ntaganda Den Haag
Image : Reuters/M. Kooren

"Il m'a brutalement violée. Je n'avais aucune possibilité de l'empêcher" (une victime de 17 ans)

Bosco Ntaganda est accusé de 18 crimes de guerre et crimes contre l'humanité prétendument commis en Ituri dans l'est de la RDC, entre 2002 et 2003. À l'ouverture de son procès en septembre 2015, celui qui a terrorisé des centaines de milliers de Congolais se présentait pourtant comme un individu comme les autres : "mon nom est Ntaganda, je suis né le 5 novembre 1973 au Rwanda, j'ai grandi au Congo. Je suis soldat" affirmait-il à la barre.

Aujourd'hui âgé de 45 ans, c'est en mars 2013 que le chef de guerre se présente à l'ambassade des Etats-Unis à Kigali demandant d'être transféré à la cour basée à la Haye. Son groupe rebelle, le M23, venait d'être défait en territoire congolais et Ntaganda craignait pour sa sécurité.

Mais s'il est recherché par la justice internationale, c'est surtout pour les actes commis par lui et sa milice formée par l'Union des patriotes congolais et les Forces patriotiques pour la libération du Congo en Ituri, entre 2002 et 2003.

Pour Fatou Bensouda, procureure de la CPI, "Bosco Ntaganda est un commandant redouté, connu sous le pseudo de Terminator. Il est à la barre pour son rôle dans une campagne de violences et de terreur ciblant des civils et des enfants."

 

Symbolbild - Demokratische Republik Kongo Kindersoldaten
Image : Getty Images/AFP/L. Healing

18 chefs d'accusation

La procureure de la CPI tient une liste de 18 crimes de guerre et crimes contre l'humanité contre Bosco Ntaganda en lien avec des massacres de civils, meurtres, violences ethniques et abus commis par lui personnellement et par ses combattants.

L'accusation a pris le soin de rassembler des témoignages poignants de victimes. "On a été torturé pour apprendre à être dur. Nous avons suivi toutes sortes d'entraînements pour être prêts à aller au front en cas de besoin", lâche un jeune garçon de 10 ans.

"Il m'a brutalement violée", affirme une autre victime de 17 ans. "Je n'avais aucune possibilité de l'empêcher. J'avais peur qu'il me tue. Car c'est un tueur", poursuit-elle.

 

DRC Rebellenführer Jean Bosco Ntaganda
Image : dapd

Ntaganda plaide non coupable

L'ONG Human Rights Watch a rassemblé les témoignages de plus de 2.000 victimes et documenté comment Ntaganda s'est enrichi avec le commerce minier.

La pression internationale en vue de pousser le président Joseph Kabila à le livrer à la justice a été longtemps vaine. Ce qui a permis au général Bosco Ntaganda de continuer une vie paisible dans l'est, entre les restaurants de luxe et les matchs de tennis.

Mais le Terminator a fini par déserter l'armée congolaise pour entrer en rébellion. Saisi par la justice, il plaide non coupable des charges présentées contre lui à la Haye.

Photo de Fréjus Quenum, en interview dans le studio de la Deutsche Welle à Kinshasa en RDC (05.12.2024)
Fréjus Quenum Journaliste, présentateur et reporter au programme francophone de la Deutsche Welle@frejusquenum