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Au Niger, l'assassinat d'un enseignant endeuille l'école

Mahamadou Abdoulkarim
17 janvier 2024

Le crime a créé l’émoi au sein de la population en général et du corps enseignant de la région de Tillabéry en proie à une insécurité grandissante. Les détails avec notre correspondant au Niger,

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La menace terroriste a souvent entraîné la fermeture d'écoles au Niger
Les écoles et les enseignants sont souvent la cible des attaques terroristes dans la région de TillabryImage : Gazali Abdou/DW

Le 10 janvier restera comme une date noire pour les enseignants du Niger qui ont vu un des leurs assassiné par des terroristes à Makalondi dans la région de Tillabéry, zone des 3 frontières.

L’enseignant, Abdourahamane Oumarou avait été enlevé le 30 octobre 2023  dans son école en compagnie d’un de ses collègues. 

Trois (3) mois après, ils sont ramenés par leurs ravisseurs non loin de l’école qui sur place abattent l’enseignant et laissent son collègue.Depuis, les enseignants se sentent sous une menace permanente et déposent la craie. Ils exigent des autorités d’assurer leur sécurité.

"Ici à Makalondi, c’est la terreur partout dans les écoles. Les enseignants sont vraiment tous terrorisés par ce qui venait de se passer. Nous lançons un appel vraiment à l’endroit des autorités de la transition, de garantir la sécurité des enseignants et des élèves dans cette zone", réagit un enseignant de Makalondi sous couvert de l’anonymat.

Réaction du syndicat des enseignants

Le syndicat national des contractuels de l’enseignement de base (SYNACEB) a saisi les autorités nigériennes et dit attendre des mesures adéquates pour assurer la sécurité des enseignants sur l’ensemble de la région de Tillabéry frontalière avec le Burkina Faso et le Mali. Selon ce syndicat, la seule condition pour une reprise effective de l’école dans cette zone.

Une école à Niamey
Dans les zones menacées par des attaques terroristes, très peu d'enfants fréquentent les écoles Image : DW/A. Mamane Amadou

"Nous sommes dans l’attente de tout ce que le pouvoir en place va nous présenter comme garanties de sécurité. Je pense qu’il y aura beaucoup de mécanismes qu’il faudra mettre en œuvre pour que ces enseignants puissent être sécurisés parce qu’on ne peut pas continuer à regarder cette situation alors que le système sécuritaire est en train de se dégrader", dit Shérif Issoufou Souley, secrétaire général du Synaceb.

Les organisations de défense des droits de l’homme condamnent l’assassinat de l’enseignant et interpellent les autorités militaires de transition sur leur devoir régalien d’assurer la sécurité des populations nigériennes. 

"La vie humaine étant sacrée, nous pensons qu’en tant que défenseurs des droits humains, nous déplorons cette situation et en tout cas nous en appelons aux autorités de notre pays, notamment au premier plan, le président du CNSP de pouvoir veiller sur la sécurité des personnes et des biens. Donc c’est un devoir régalien de l’Etat, d’assurer la sécurité des personnes et des biens sur l’ensemble de notre territoire national, singulièrement dans la zone des 3 frontières qui est en proie à cette insécurité grandissante", insiste pour sa part Me Hamani Assoumane, coordonnateur du collectif des organisations de défense des droits de l’homme.

Depuis des années, se sont près de 1.000 écoles qui sont fermées dans la région de Tillabéry du fait de l’insécurité, privant ainsi environ 80. 000 enfants de scolarité.