Les activités de la Maison de la presse suspendues au Niger
1 février 2024Le bras de fer entre les autorités militaires au pouvoir au Niger et l'Association Maison de la Presse se poursuit. Après avoir interdit à plusieurs reprises la tenue de l'assemblée générale élective du bureau en fin de mandat, le ministre de l'intérieur a sorti mercredi 31 janvier, un arrêté portant suspension de l'autorisation d'exercice de la maison de la presse. Une association qui regroupe 32 organisations socioprofessionnelles des médias publics et privés. Par le même arrêté, le ministre a décidé de la mise en place d'un comité composé de cadres de l'administration pour gérer l'association. Au lendemain du coup d'État , l'association avait dénoncé l'interruption de la démocratie et rappelé aux militaires le respect des libertés fondamentales. Ce qui est à l'origine des tensions entre les deux parties.
Pour le président de la Maison de la presse, Ibrahim Harouna, cette décision du ministre est une surprise.
"Nous sommes surpris, comme tout un chacun, de recevoir cette décision du ministère de l'Intérieur qui intervient dans un contexte où vraiment le bureau du conseil d'administration de la Maison de la presse est effectivement en fin de mandat" a-t-il réagit au micro de la DW.
Ibrahim Harouna explique par ailleurs que l'association devait organiser une assemblée générale depuis le mois de novembre. "Malheureusement, à chaque fois que nous avons lancé les invitations pour l'organisation de cette assemblée générale, nous avons reçu interdiction du même ministère de l'Intérieur pour tenir ces assises là" précise Ibrahim Harouna.
Une question de liberté d'expression
Or, selon l'arrêté qui régit et qui autorise les activités de la Maison de la presse, les membres ont "tenu une assemblée générale en 2019 qui a élu les membres du bureau du conseil d'administration" explique également le président de la Maison de la presse qui insiste sur le fait que l'association devrait " organiser, après quatre ans, donc, une assemblée générale. C'est dans ce contexte que nous venons de recevoir cette interdiction".
Pour Ibrahim Harouna "le plus surprenant est que ce même arrêté met en place un comité composé des cadres de l'administration pour gérer une organisation qui est une association des médias".
Il précise que "la Maison de la presse a été créée par des organisations socioprofessionnelles, des médias, du public comme du privé, et ils constituent la faîtière et le cadre fédérateur, donc des organisations socioprofessionnelles, dont l'objectif est la promotion de la liberté de la presse et d'expression.
Actuellement, elle est composée de 32 organisations membres et depuis les événements du 26 juillet dernier qui a conduit au coup d'Etat, la Maison de la presse, à travers son bureau exécutif, a eu à émettre plusieurs communiqués pour attirer l'attention des autorités sur la question de la liberté de la presse, la protection des journalistes, mais aussi la question de la liberté d'expression".