1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Au Niger, les femmes veulent l'apaisement

15 août 2023

Témoignage d'Hélène Ayika, une Nigérienne qui s'engage depuis des années pour promouvoir le leadership féminin.

https://p.dw.com/p/4VCrs
Mère au Niger
Pour le moment, le gouvernement issu du putsch n'a pas mis en place un ministère pour protéger les femmes et les enfants. Image : DW/A. M. Amadou

Hélène Ayika est consultante en communication, elle s'engage au sein de la société civile du Niger, en particulier pour promouvoir les droits des femmes.

Au micro de la DW, elle confie son ressenti sur la situation actuelle dans son pays et comment les femmes peuvent contribuer à apaiser la situation.

Pour rappel, le nouveau gouvernement issu du coup d'Etat compte quatre femmes ministres sur 21 postes. 

Retranscription de l'interview 

Hélène Ayika : On ne peut pas encore parler de ce qui a changé. Il y a eu une rupture avec un régime et puis on est encore dans la gestion de l'après-coup d'état.

Il y a pas mal de phénomènes d'euphorie, des gens qui sont très contents, des gens qui sont moins contents, qu'on entend moins. Mais dans leur grande majorité, les Nigériens expriment un soutien total à ce changement.

Nous avons un gouvernement depuis peu de temps, ce qui rassure quand même pas mal les populations.

DW : Pour ce qui est de vos achats sur le marché, est-ce que vous sentez une différence au niveau des prix suite aux sanctions ?

"C'est la mère qui va subir le contrecoup" (H. Ayika)

Hélène Ayika : Oui, aussitôt, presque au lendemain de l'annonce des sanctions financières, les prix ont flambé. Ça devient de plus en plus difficile pour la ménagère qui n'a pas beaucoup de moyens et qui va se retrouver encore beaucoup plus démunie dans une situation comme celle là. Oui, cela touche le père de famille, mais c'est la mère qui va subir le contrecoup de cette situation financière, économique, qui était déjà très dure et qui va encore se durcir.

DW : Est-ce qu'au niveau des déplacements ou de l'ambiance à Niamey vous avez l'impression qu'il y a une plus forte présence militaire dans les rues ? 

Hélène Ayika : On a l'impression que rien ne s'est passé. Pour ce qui est de circuler à Niamey, rien n'a changé, j'allais dire.

Dans l'esprit des gens et des femmes en particulier bien sûr on est dans l'attente de voir comment ça va aboutir. Au niveau de la Cedeao ... en tout cas, les femmes appellent beaucoup plus à a paix.

Dans le nouveau gouvernement qui a été mis en place, il n'y a pas de ministère de la Promotion de la femme et de la protection de l'enfant. Certainement, cela va venir.

Je dis, par ailleurs, nous avons nos convictions mais la situation aujourd'hui, elle est celle-là et les décisions sont prises aujourd'hui pour cet Etat, pour ce pays, et nous souhaitons que dans les prises de décision, que les femmes ne soient pas absentes.