Au Niger, les appels au départ de l'armée francaise
4 septembre 2023Série de manifestations de citoyens nigériens à Niamey pour exiger outre le départ de l’ambassadeur de la France, celui des 1500 militaires français présent au Niger dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
La mobilisation a commencé le vendredi (01.09) par un concert de casserole organisé par les femmes de différents secteurs professionnels, et ménagères. Elles ont choisi le rond-point de l’escadrille pour faire du bruit pour que les militaires français dont la base se trouve à l’intérieur entendent leur message.
"Aujourd’hui on veut faire du bruit pour qu’ils sachent que les femmes sont derrière le CNSP et que les femmes aussi ne veulent plus les voir sur le territoire nigérien", confie au micro de la DW Yasmina Ismaila Tiémogo, manifestante.
"On restera aussi longtemps qu'il le faudra"
Depuis samedi (02.09), ce sont des hommes, des femmes de tous âges qui campent sur les lieux. Sur leurs pancartes, on peut lire entre autres " le Niger appartient aux nigériens " ; " Vive le Niger, Abas la France " ou encore " la France dégage ", le tout rythmé par les sons de vuvuzelas et autres instruments. Des dizaines de milliers de Nigériens déterminés à faire partir les militaires français désormais indésirables depuis l’avènement du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie .
Namaiwa Ibrahim, membre du Mouvement patriotique pour une citoyenneté responsable explique :
"Nous sommes là aujourd’hui pour continuer à faire la sentinelle, pour continuer la mobilisation générale, jusqu’à ce que le départ des soldats français du territoire nigérien soit effectif. Et donc c’est ça qui fait que vous constaterez que personne n’est prêt à rentrer à la maison. Nous sommes prêts à rester aussi longtemps que possible parce qu’il s’agit de la souveraineté de notre pays."
En effet depuis trois nuits, plusieurs manifestants dorment devant cette base à Niamey où sont stationnés des soldats français.
De l’avis de certains acteurs de la société civile, ces manifestations sont le fait de manipulations organisées par les militaires au pouvoir parce que la France condamne le coup d’état et ne reconnait que Mohamed Bazoum comme président légitime du Niger. Pour Laoual Salaou Tsayabou, "faire du bruit à l’escadrille pensant que cela peut accompagner le mot d’ordre de la junte et faire sortir du Niger les forces étrangères, notamment les forces françaises est une mise en scène."
L’acteur de la société civile estime "que cela ne peut pas impacter sur la détermination en tout cas de la France à vouloir accompagner le Niger."
Même si ces manifestations contre la présence militaire française sont pacifiques, les forces de l'ordre ont parfois eu du mal à contenir la foule et à empêcher les manifestants d'entrer dans la base militaire.