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Les mutilations génitales féminines en Afrique

28 mars 2024

Cette semaines, sous l'Arbre à palabres, Eric Topona et ses invités debattent au tour des raisons qui font perdurer dans plusieurs africains la pratiques des mutilations genitales femininines, notamment l'excision.

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L’origine des mutilations génitales féminines n’est pas clairement établie. L’existence de la pratique est antérieure à la Chrétienté et à l’Islam..

En Gambie, les députés ont  remis sur la table la semaine dernière la question de la levée de l'interdiction des mutilations génitales féminines (MGF), en vigueur depuis 2015. Une  commission parlementaire a été saisie et doit décider du maintien ou non de l'interdiction de cette pratique condamnée par les ONG de défense des droits de l'Homme nationaux et internationaux.

Manifestation contre les mutilations génitales féminines
Manifestation contre les mutilations génitales fémininesImage : picture alliance/Pacific Press/M. del Mazo

La question divise en Gambie, pays à majorité musulmane. Selon le député Almameh Gibba, l'initiateur du texte devant ses collègues, "le projet de loi vise à préserver les principes religieux et à sauvegarder les normes et les valeurs culturelles". Il ajoute que "l'interdiction de l'excision est une violation directe du droit des citoyens à pratiquer leur culture et leur religion".

Recul majeur

Pour leur part, les militants et les ONG de défense des droits de l'homme estiment que la réintégration des mutilations génitales féminines viendrait annuler des années de progrès et risque de nuire au bilan du pays en matière de droits de l'homme. 

De jeunes filles excisé
De jeunes filles exciséImage : Johanna De Tessieres/Plan International/dpa

Divya Srinivasan, de l'ONG de défense des droits de la femme Equality Now affirme qu'il y a un risque inhérent que ce ne soit que la première étape et que cela conduise au recul d'autres droits tels que la loi sur le mariage des enfants... et pas seulement en Gambie mais dans l'ensemble de la région ouest-africaine".

Il faut rappeler que soixante-seize pour cent des Gambiennes âgées de 15 à 49 ans ont subi des mutilations génitales féminines selon un rapport publié en 2021 par l'Unicef.

Des filles sacrifiées

La levée de l'interdiction des mutilations génitales en Gambie, envisagée par les députés gambiens, enverrait le message que l'on peut "sacrifier" la dignité des femmes et des filles, a réagi le bureau des droits de l'homme de l'ONU qui a demandé le retrait du projet de loi. Tandis qu'Amnesty International a indiqué qu'il créerait un "dangereux précédent" pour les droits des femmes.

Comment mettre fin aux mutilations génitales féminines en Afrique?

Une jeune fille excisée en Somalie
Une jeune fille excisée en SomalieImage : picture-alliance/dpa

Eric Topona a posé la question à ses invités sous l'Arbre à palabres. Il s'agit de:

  • Michèle Eken, chercheuse sénior à Amnesty International bureau régional pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre.
  • Alpha Amadou Bano Barry, sociologue et enseignant-chercheur à l’Université de Conakry. Il a été conseiller chargé de l'enseignement supérieur à la présidence de la République de Guinée, puis ministre de l'Éducation nationale et de l'alphabétisation (MENA).
  •  Aisha Dabo, coordinatrice de AfricTivistes, réseau d’acteurs du changement africains qui utilisent les nouvelles technologies et le numérique pour la consolidation de la démocratie, pour la bonne gouvernance et les droits humains.

Pour écouter l'intégralité du débat sous l'Arbre à palabres, cliquez sur la photo (au début de la page).

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A propos de cette émission

Simbabwe Baobab Affenbrotbaum bei Lake Kariba
Image : picture-alliance/robertharding/P. GroenendijkImage : picture-alliance/robertharding/P. Groenendijk

L’Arbre à palabres

Acteurs politiques, représentants de la société civile, experts internationaux confrontent leurs vues sur la gestion des conflits, la mondialisation ou encore les effets du réchauffement de la planète.