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RDC : la Monusco a commencé son retrait

29 février 2024

La Monusco procède au retrait de ses troupes en RDC avec un premier transfert, celui de la base de Kamanyola, dans la province du Sud-Kivu.

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Des soldats de la Monusco dans des voitures lors d'une patrouille
Le retrait de la Monusco de RDC devrait se faire progressivementImage : Olivia Acland/REUTERS

"C'est avec un profond honneur et une grande responsabilité que je me tiens devant vous aujourd'hui pour marquer un moment historique : le transfert d'autorité de la base de Kamanyola à la police nationale congolaise. Ce moment symbolise un pas important dans la mise en œuvre du processus de désengagement, et de transition".

Les précisions de Ruth Alonga

C'est par ces mots que le général Diouf Khar, commandant en chef par intérim des forces de la Monusco en RDC a transféré officiellement la base de Kamanyola aux autorités congolaises, mercredi 28 février 2024. La présence des soldats des Nations unies sur place remontait à 2005. Ceux-ci étaient chargés d'assurer la protection des civils et la sécurité des populations de la zone. Cette mission sera désormais gérée par la police nationale congolaise alors que Kinshasa jugeait la mission de l'ONU inefficace.

Ce transfert de responsabilités et d'équipements constitue un des premiers actes du désengagement de la Monusco dans la province du Sud-Kivu.

Un modèle pour les prochaines restitutions

Selon la cheffe de la Monusco, Bintou Keita, cette action pourrait constituer un modèle pour les prochaines restitutions de bases. "Une majorité de la population de Kamanyola ne voit pas forcément ce départ avec appréhension", a-t-elle assuré. Selon Bintou Keita, " la Monusco a en effet souvent été critiquée pour son inaction face aux violences des groupes armés et la population en a fait un bouc émissaire de ses malheurs ".

Satisfaction des habitants... 

Des manifestants devant le siège de la Monusco en 2022 avec de la fumée noire en arrière plan
Manifestation à Goma pour réclamer le retrait de la MonuscoImage : Moses Sawasawa/AP/picture alliance

Les critiques envers la Monusco restent toujours vives. "Que la Monusco s'en aille", glisse un habitant de la région. "Les soldats ne faisaient rien ici. la population continue à mourir pendant qu'ils ne font que sillonner dans leurs véhicules et engins volants". Juste à coté, un autre habitant tient le même discours. "Depuis plusieurs décennies, la Monusco est en RDC, mais jusqu'à présent, il n'y a pas de résultat. Les deux éspèrent que le retrait de la Monusco "va permettre au gouvernement congolais de prendre les choses en main".

...Et inquiétudes aussi

Pour d'autres, le retrait de la Monusco n'est pas une bonne nouvelle."La Monusco s'en va, mais nous en tant que population femme de Kamanyola, quand on connaissait des petits problèmes, la Monusco nous aidait par exemple en cas d'incendie. On avait encore besoin d'eux", insiste ainsi une habitante

La base de Kamanyola couvre un large espace qui s'étend sur une grande partie de la plaine de Ruzizi, sur Katogota, Luvungi, Bwegera et Lemera. Cette zone est en permanence menacée par la présence de groupes armés, dont les Forces nationales de libération, une rébellion burundaise. Kamanyola a été, par le passé, le théâtre de plusieurs atrocités, notamment le massacre d'une trentaine de réfugiés burundais, le 17 septembre 2017.