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Mission de bons offices pour relancer l'Accord d'Alger

Mahamadou Kane
29 août 2023

Cette mission de hauts cadres du nord et du sud du Mali intervient alors que les tensions sont vives entre les militaires et les groupes signataires de l'accord.

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Des représentants de la CMA assis dans une salle en boubou blanc. Ils assistent à la signature de la version amendée de l'Accord d'Alger.
l'Accord de 2015 est jugé primordial pour une stabilisation du Mali Image : Habibou Kouyate/AFP/Getty Images

C’est Bajan Ag Hamatou, une figure respectée de la région de Menaka, dans le nord du Mali, plusieurs fois élu à l’Assemblée nationale et aujourd’hui membre du CNT, le Conseil national de transition, qui est à l’origine de la mise en place de cette commission.

Celle-ci a déjà rencontré le ministre de la Réconciliation, le colonel Ismaël Wagué, en vue d’apaiser la situation entre le gouvernement et les groupes signataires des accords issus du processus d’Alger.

Le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop, assis stylo en main, signe un accord de paix entre le gouvernement du Mali et plusieurs groupes armés.
L'accord dit d'Alger a été signé par la CMA, par des groupes armés progouvernementaux et par le gouvernementImage : Habibou Kouyate/AFP/Getty Images

Abdoul Majid Ag Mohamed, dit Nasser, membre de la commission, explique que "cette commission de bons offices est composée uniquement de Maliens soucieux du devenir de leur pays et qui se sont mis à la disposition des autorités de la transition pour voir comment rapprocher l’Etat et les groupes signatairesIl s’agit de voir comment ramener la quiétude dans le nord du Mali."

Plusieurs groupes accusait des avions de l'armée malienne d'avoir bombardé des positions de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), signataire de l'accord, dans la région de Kidal, sans faire de dégâts.

Mais selon Abdoul Majid Ag Mohamed, les militaires "ont fait savoir qu’ils n’ont pas rompu avec les groupes signataires et qu’ils ne sont pas en guerre avec les mouvements signataires, mais qu’ils sont en guerre avec les groupes qui attaquent l’armée malienne. Le ministre de la Réconciliation nationale nous a vraiment rassurés qu’il est en contact avec les groupes signataires."

Des hommes en costume et des militaires autour d'une table avec derrière eux un drapeau du Mali et une banderole du Comité de suivi de l'Accord d'Alger
Le fossé s'est creusé avec la junte que la CMA accuse de remettre en cause l'accord de paix d'Alger de 2015 qu'elle a signé avec Bamako. Image : Mali UN Mission

Vers une réconciliation?

Pour l’analyste politique, Bakary Traoré, l’initiative des hauts responsables du nord et du sud du pays pourrait réconcilier les deux parties dans un contexte marqué par la rétrocession des camps de la Minusma à l’armée malienne.

"Je pense que cette mission de bons offices peut permettre de relancer le CSA, le Comité de suivi des accords d'Alger, qui est au point mort depuis un an. Ce sera donc l’occasion pour les différents acteurs de se retrouver pour constater les points de blocage des accords, les solutionner et puis aplanir les difficultés relatives à la mise en œuvre du processus pour la paix et la réconciliation nationale. Il faut rappeler que cet accord est rejeté en bloc par une partie des Maliens", ajoute l’analyste politique Bakary Traoré.

Pour l’heure, la Minusma, dont le retrait définitif devrait être effectif le 31 décembre 2023, a déjà remis les clés des camps d’Ogossagou dans le Centre, Ber, Goundam et Ménaka dans le Nord, aux Fama, les forces armées maliennes.