Mission de bons offices pour relancer l'Accord d'Alger
29 août 2023C’est Bajan Ag Hamatou, une figure respectée de la région de Menaka, dans le nord du Mali, plusieurs fois élu à l’Assemblée nationale et aujourd’hui membre du CNT, le Conseil national de transition, qui est à l’origine de la mise en place de cette commission.
Celle-ci a déjà rencontré le ministre de la Réconciliation, le colonel Ismaël Wagué, en vue d’apaiser la situation entre le gouvernement et les groupes signataires des accords issus du processus d’Alger.
Abdoul Majid Ag Mohamed, dit Nasser, membre de la commission, explique que "cette commission de bons offices est composée uniquement de Maliens soucieux du devenir de leur pays et qui se sont mis à la disposition des autorités de la transition pour voir comment rapprocher l’Etat et les groupes signataires. Il s’agit de voir comment ramener la quiétude dans le nord du Mali."
Plusieurs groupes accusait des avions de l'armée malienne d'avoir bombardé des positions de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), signataire de l'accord, dans la région de Kidal, sans faire de dégâts.
Mais selon Abdoul Majid Ag Mohamed, les militaires "ont fait savoir qu’ils n’ont pas rompu avec les groupes signataires et qu’ils ne sont pas en guerre avec les mouvements signataires, mais qu’ils sont en guerre avec les groupes qui attaquent l’armée malienne. Le ministre de la Réconciliation nationale nous a vraiment rassurés qu’il est en contact avec les groupes signataires."
Vers une réconciliation?
Pour l’analyste politique, Bakary Traoré, l’initiative des hauts responsables du nord et du sud du pays pourrait réconcilier les deux parties dans un contexte marqué par la rétrocession des camps de la Minusma à l’armée malienne.
"Je pense que cette mission de bons offices peut permettre de relancer le CSA, le Comité de suivi des accords d'Alger, qui est au point mort depuis un an. Ce sera donc l’occasion pour les différents acteurs de se retrouver pour constater les points de blocage des accords, les solutionner et puis aplanir les difficultés relatives à la mise en œuvre du processus pour la paix et la réconciliation nationale. Il faut rappeler que cet accord est rejeté en bloc par une partie des Maliens", ajoute l’analyste politique Bakary Traoré.
Pour l’heure, la Minusma, dont le retrait définitif devrait être effectif le 31 décembre 2023, a déjà remis les clés des camps d’Ogossagou dans le Centre, Ber, Goundam et Ménaka dans le Nord, aux Fama, les forces armées maliennes.