Maudit gazon?
9 juillet 2010Pour cette Coupe du monde, la Fifa avait demandé deux stades de 70 000 places pour les demi-finales. La finale se tient quant à elle dans le stade de 94 000 places de «Soccer City», à Johannesburg. Que faire de tous ces stades surdimensionnés alors que l’Afrique du sud a toujours eu de la peine à remplir ces stades de foot ? «Soccer City» devrait accueillir une vingtaine d’événements sportifs et culturels par an. Il n’y a pas non plus trop de soucis pour le stade de Durban, qui a déjà engrangé plus de 500.000 euros grâce aux 80 000 personnes qui sont montées, à pied ou en petit train, au sommet de son arche de 106 mètres de haut d’où l’on peut faire du saut à l’élastique. Le stade devrait devenir un centre sportif, commercial et de loisirs. Mais son succès passe par la destruction de l’ancien stade de foot et peut-être du stade de rugby… si l’équipe locale de rugby, la seule à drainer les foules, accepte de déménager. La même question se pose au Cap : le «Consortium Stade de France» va gérer pendant 30 ans le nouveau stade qui a couté 470 millions d’euro et sera cher à entretenir. Le contrat est très avantageux pour la société française.
Ailleurs, en particulier à Nelspruit, Port Elisabeth et Polokwane, les projets sont peu avancés. Ces nouveaux stades de plus de 40 000 places risquent de devenir éléphants blancs. Personne toutefois ne s’inquiète trop pour l’avenir du «Stade Royal Bafokeng» de 25 000 places à Rustenburg : la tribu des Bafokeng, qui a investi dans les mines de platine, est l’une des plus riches d’Afrique. L’équipe d’Angleterre, qui a choisi Rustenburg comme base pendant la Coupe du monde, pourrait y revenir pour des camps d’entrainement.
Auteur:Valérie Hirsch
Edition : Sandrine Blanchard