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Masculinité positive contre violences basées sur le genre

25 novembre 2021

En Côte d'Ivoire, les violences basées sur le genre sont en hausse. Des hommes décident de lutter aux côtés des femmes et promouvoir la masculinité positive. Interview.

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Manifestation à Abidjan contre les violences faites aux femmes (septembre 2021)
Manifestation à Abidjan contre les violences faites aux femmesImage : SIA KAMBOU/AFP

Tous en couleur orange, pour donner espoir aux femmes et aux filles. C'est la recommandation des Nations unies en ce 25 novembre, journée mondiale de lutte pour l'élimination des violences faites aux femmes.

"Mettre fin dès maintenant à la violence à l'égard des femmes", c'est le slogan que l'Onu a retenu cette année pour marquer la journée.

La violence à l'égard des femmes et des filles constitue aujourd'hui l'une des violations des droits humains les plus répandues, qui demeure également l'une des moins signalées en raison de l'impunité et du silence qui l'entoure. Une femme sur trois, dans le monde, a déjà vécu au moins une fois une violence physique ou sexuelle.

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En Côte d'Ivoire, par exemple, plus de 5.000 cas de violences basées sur le genre ont été recensés en 2020 selon le gouvernement.

Tous ensemble

Mais il y a des hommes engagés dans ce qui est appelé la "masculinité positive".

Stop aux violences : cela ne pourra se faire que main dans la main, estime Ghislain Pelibien Coulibaly
Stop aux violences : cela ne pourra se faire que main dans la main, estime Ghislain Pelibien CoulibalyImage : ISSOUF SANOGO/AFP

Ghislain Pelibien Coulibaly en fait partie. Ce sociologue ivoirien a créé en 2019 le Réseau des hommes engagés pour l'égalité des genres en Côte d'Ivoire. Dans l'interview accordée à la DW, il explique que cet engagement lui attire parfois des ennuis. 

Ghislain Pelibien Coulibaly : La masculinité dont on fait preuve est une masculinité toxique. C'est une masculinité dominante qui finit par maintenir ou confiner la femme dans des rôles reproductifs et surtout dans des tâches domestiques. J'ai dit non, c'est une injustice.

DW : Votre plaidoyer est-il entendu par des hommes comme vous ? Ou êtes-vous parfois l'objet de moqueries ?

Ghislain Pelibien Coulibaly : Très souvent, je suis contacté via les réseaux sociaux. Je suis contacté par voie téléphonique pour pouvoir faire des adhésions. Il faut reconnaître que très souvent aussi, je reçois des menaces : "Pourquoi veux-tu renverser ou bouleverser l'ordre social ? L'homme est chef et cela participe à l'équilibre de la famille". Mais je pense que c'est de bonne guerre. En réalité, les choses ne vont pas changer par un coup de baguette magique.

DW : Vous, vous êtes un homme qui refusez les violences basées sur le genre. Comment vous est venu cet engagement ?

Ghislain Pelibien Coulibaly : J'ai vu certaines pratiques se faire. Ma mère spoliée de certains droits. J'ai vu ma mère être victime ou sujette à de nombreux cas de violences. Violences psychologiques et émotionnelles, violences physiques, souvent coups et blessures. N'oublions pas, nous étions dans un foyer polygame.

Donc j'ai décidé de me mettre au service de cette cause, à savoir me dresser contre toutes les formes de discrimination, contre toutes les formes d'inégalité à l'endroit des femmes et des filles.

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Deuxième facteur, c'est que vous constaterez que la société africaine ou la société au niveau mondial est bâtie sur le modèle de l'idéologie patriarcale qui veut que dans le processus de régulation, l'homme soit chef de famille. Donc, vous constaterez justement que l'accès aux ressources se fait autour de l'homme.

Ghislain Coulibaly : "Le genre, ce n'est pas opposer les hommes aux femmes"

DW : Vous avez quelques secondes pour vous adresser à ces femmes qui nous écoutent en ce moment. Quel est votre coup de cœur pour elles ?

Ghislain Pelibien Coulibaly : Chères mamans, chères épouses, chères femmes leaders, je vous demande de sortir du piège social qui vous maintient captives dans les liens des rôles de reproduction et des tâches ménagères. Je vous demande de passer à l'action. Main dans la main avec les hommes pour que nous puissions œuvrer pour le développement inclusif et équitable de nos sociétés respectives.

Le genre n'est pas une question exclusivement réservée aux femmes. Ce n'est pas remplacer les hommes par les femmes, ce n'est pas opposer les hommes aux femmes. Mais le genre est une approche de développement et nous devons travailler en partenariat avec les hommes.

Photo de Fréjus Quenum, en interview dans le studio de la Deutsche Welle à Kinshasa en RDC (05.12.2024)
Fréjus Quenum Journaliste, présentateur et reporter au programme francophone de la Deutsche Welle@frejusquenum