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Mali : terreur en pays Dogon

Mahamadou Kane
14 décembre 2023

Des maisons et des greniers ont été incendiés par des assaillants à l'identité inconnue. Deux ponts ont été endommagés.

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Région de Bandiagara, pays Dogon
Le pays Dogon est situé dans le centre du MaliImage : Nicolas Remene/Le Pictorium/picture alliance

Les deux ponts dynamités dimanche (10.12.2023) se situent entre les localités de Songobia et de Parou, entre Bankass et Bandiagara, un point de passage stratégique sur la route nationale 15 qui relie les principales localités du pays dogon, dans le centre du Mali, et qui va jusqu’au Burkina Faso ou encore au Ghana. 

Au moins une trentaine de véhicules, des camions transportant des marchandises pour la plupart, seraient bloqués en ce moment sur cet axe. C’est ce qu’explique Amadou Lougué, du Comité local de la jeunesse de Bandiagara :

"Tous les gros porteurs sont actuellement stationnés à Bandiagara, notamment les remorques et les cars qui sont là depuis quatre jours. On a également assisté ces derniers jours à trois attaques simultanées dans les villages de Balassoro, dans la commune rurale de Kani Bonzon dans le cercle de Bankass, mais aussi dans le village de Kakoli, où il y a eu deux morts. A Kani Bonzon, il y a eu trois victimes. C’est pour vous dire que la situation sécuritaire s’est dégradée", témoigne-t-il.

Une centaine de personnes prises en otage le mois dernier

Ce qui fait dire à Aboubacar Karembé, un jeune habitant de Bandiagara, que l’Etat doit prendre ses responsabilités pour assurer la sécurité des habitants du pays dogon :

"Ces derniers temps, les FAMa (Forces armées maliennes) ont fait un éclat au niveau de Kidal en ayant une victoire contre les groupes armés terroristes. Mais nous déplorons en même temps le silence des Forces armées maliennes et des autorités de transition face à la situation. Car les terroristes continuent de régner en maître dans le pays dogon. La population est meurtrie et ne cesse de dénoncer cela", estime-t-il.

Le mois dernier, une centaine de personnes, essentiellement des femmes et des enfants, ont été prises en otage à la suite de l’interception de quatre bus qui circulaient sur la route nationale 15. Une demande de rançon de 120 millions de francs CFA a été transmise par les ravisseurs mais depuis, la situation n’a pas évolué. Là encore, l’identité des ravisseurs reste inconnue.