Mali : l'armée et Wagner accusés d'avoir tué des civils
16 février 2024Selon les termes du Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD), dans la nuit de mardi à mercredi, "la coalition terroriste Wagner-Fama (les forces armées maliennes) a procédé à des frappes de drone sur un point de vente de carburant à Talhandak".
Le drame se serait produit dans un village considéré comme un carrefour, situé non loin de la frontière algérienne. Contacté, l'état-major de l'armée malienne n'a pas souhaité commenter cette information.
"Je ne vais pas réagir à des affabulations proférées par des terroristes", a pour sa part déclaré Fousseynou Ouattara, vice-président de la commission défense et sécurité du Conseil national de transition, le parlement provisoire.
La DW a aussi joint quelques habitants de la région qui n'étaient pas en mesure de confirmer l'information.
Regain d'insécurité
Toutefois, Paul Oula, analyste des questions sécuritaires, reconnaît un regain d'insécurité depuis un certain temps.
Selon lui, "la brouille diplomatique entre le Mali et l'Algérie a contribué à exacerber ou à entretenir une insécurité, notamment dans cette partie frontalière. Ce qui fait qu'il y a quand même des attaques, souvent sporadiques, dans les villes entre la frontière malienne et algérienne".
Crimes contre des civils
Pourtant, les forces armées maliennes et les mercenaires russes sont régulièrement accusés de commettre des crimes contre les civils.
Par exemple, le 1er février dernier, le Haut-Commissaire de l’Onu aux droits humains, Volker Türk, s'est dit scandalisé par l’exécution sommaire d’au moins 25 personnes par l’armée malienne et ses alliés "étrangers"-. Un massacre qui se serait déroulé le 26 janvier.
Volker Türk a également déploré la mort d’une trentaine d’autres personnes au cours de plusieurs attaques dans le centre du pays.
Quant à l'armée malienne, elle a annoncé, en novembre dernier, avoir découvert "un charnier" à Kidal, ville-bastion située dans le nord-est du pays.
Kidal a été reprise en novembre 2023 des mains des séparatistes touaregs après une offensive démarrée en août de la même annéepar l’armée malienne.