Inondations : les sinistrés se comptent par milliers au Mali
12 août 2024Selon les chiffres officiels, 33 cas d'inondations, plus de 22.000 sinistrés et 8 décès ont été enregistrés au Mali depuis le début de l'hivernage 2024. Dans le quartier Lafiabougou, les habitants sont régulièrement victimes des inondations durant cette période de l'année.
"Nous habitons tout près d'un cours d'eau et nous sommes ensevelis sous les eaux a chaque fois qu'il n'est pas curé. Le curage est une tâche indispensable. Les eaux de pluie nous ont surpris dans notre sommeil. Notre maison a été débordée d'eau. Nous nous sommes donc sauvés abandonnant nos vivres et autres meubles sur place. Nous interpellons nos autorités afin qu'elles tentent de remédier à ce problème" , explique Siata, une habitante.
D'après l'OCHA, le bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies, la ville de Bla dans le sud du pays, 404 ménages ont été touchés et plus de 6000 personnes dont 63% de femmes et d'enfants de moins de 5 ans ont été victimes des pluies diluviennes de fin juillet dans la localite. La quantité d'eau observée durant cette période a même atteint 105 millimètres.
Les pieds dans l'eau, les ressortissants de la localité ont mis en place un comité de crise pour collecter des dons au profit des victimes des inondations.
"Nous nous sommes dits que le premier secours ne pourrait venir que des ressortissants de Bla. C'est ainsi que nous avons demandé a chacun de mobiliser des dons en nature ou en espèces pour venir en aide aux victimes des inondations qui manquent de tout désormais. La collecte se poursuit a notre niveau", dit Markatie Dao qui dirige le comité de soutien aux victimes.
Selon Abdoulaye Deyogo, urbaniste, en plus des effets du réchauffement climatique, plusieurs autres facteurs comme l'afflux des populations du nord et du centre vers le sud du pays en raison de l'insécurité, seraient à l'origine de la série d'inondations en cours :
"Cette urbanisation galopante entraîne une occupation de l'espace urbain. Du coup, les gens s'installent n'importe comment sans se soucier des pentes du terrain, du voisinage, tout un ensemble de choses qui entoure l'espace urbain. On s'installe n'importe comment, on ne voit pas le sens d'orientation de l'eau, on s'assoit même le long ou dans l'axe du marigot. Parce qu'en saison sèche, on ne sait pas que c'est un marigot."
Les autorités de la transition, ainsi que les organisations humanitaires se sont déjà rendues dans certaines localités touchées par les inondations pour à la fois évaluer l'impact des dégâts, mais aussi apporter leur aide.