Qui sont-ils dont le Mali demande l'extradition?
15 septembre 2022Le Mali réclame la libération de plusieurs hommes, tous liés à l'ancien président défunt, Ibrahim Boubakar Keita. Ils avaient été également poursuivis alors que IBK était encore président du Mali mais leurs dossiers étaient restés en suspens. Ces derniers seront plus tard repris par le système judiciaire de la junte au pouvoir à Bamako.
Arrêté, puis relâché
L'une des personnalités, Moustapha Ben Barka, l'actuel vice-président de la Banque ouest-africaine de développement, a d'ailleurs été brièvement détenu à Paris, puis relâché sans plus d'explications de la part des autorités françaises.
L'ancien secrétaire général d'Ibrahim Boubacar Keïta, basé actuellement au Togo, est poursuivi dans deux affaires de corruption concernant l'achat d'équipements militaires et l'acquisition d'un avion présidentiel en 2014.
Mais les mandats d'arrêt internationaux émis par Bamako touchent également des personnalités de haut rang sous la présidence d'IBK. Il s'agit notamment de Boubou Cissé , l'ancien Premier ministre, réfugié à Abidjan depuis juillet dernier et poursuivi, lui, dans la seule affaire des équipements militaires.
Le fils de l'ex-président dans l'affaire
Ensuite, Karim Keïta, le fils de l'ex-président, connu pour avoir occupé des postes clés, à savoir, entre autres, la commission défense de l'Assemblée nationale, alors que son père était président.
Celui-ci serait impliqué, selon la justice malienne, dans les deux affaires liées à l'acquisition de l’avion présidentiel et l'achat des équipements militaires, mais aussi dans l'assassinat, en 2016, d'un journaliste critique du pouvoir d'IBK.
Karim Keïta a fui le Mali après le coup d'Etat qui a renversé son père, en mai 2021.
Enfin, Mamadou Igor Diarra, ex-ministre de l'Economie et des finances, et Tiéman Hubert Coulibaly, ancien ministre de la Défense, sont tous deux poursuivis dans le dossier de l'achat des équipements militaires. Ils sont en exil à Abidjan.
Les experts judiciaires maliens estiment pourtant que les deux affaires, celle des soldats ivoiriens détenus à Bamako et celle de la demande d'extradition des personnalités ne devraient en aucun cas être liées.
Ils affirment que la demande d'extradition des personnes poursuivies en justice ne devrait pas servir de condition pour la libération des soldats.
Les mêmes experts précisent que l'extradition de ces personnalités est possible mais elle devrait alors reposer sur une coopération judiciaire entre les deux pays