Le coup de gueule de la CMA envers les autorités maliennes
7 mars 2022Dans son communiqué, la coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), dénonce la "mauvaise foi" des autorités et la posture publique "belliqueuse" de certains membres du pouvoir. Elle regrette l'absence totale de progrès dans la mise en œuvre de l'accord issu du processus d'Alger durant cette période de transition qui vient d'épuiser sa période d'existence légale. La CMA indique aussi que l'accord de paix dit d'Alger signé en 2015 sous l'égide de l’Algérie est le "seul lien entre le gouvernement et les Mouvements de l'Azawad". C’est pourquoi, l’alliance de groupes touareg et nationalistes arabes du nord entrés en rébellion contre le pouvoir central après le début des insurrections indépendantiste et jihadiste en 2012 dit rester "attentive" à l'aspiration à "faire valoir (le) droit à l'autodétermination".
"Aujourd'hui le constat est le même partout. Que ce soit du côté des mouvements signataires de l'accord, de la médiation internationale, des acteurs indépendants, il n'y a pas d'évolution, sur aucun sujet prévu. Depuis le début de la deuxième tranche de la transition, il y a un autre gouvernement qui a pris la relève. Et, ce gouvernement au plus haut niveau en l'occurrence son chef ne cesse des sorties médiatiques qui sont peu constructives et qui remuent une plaie dont on pensait avoir abandonné les infections. Cela n'augure pas de bonnes choses parce que ça persiste et ça va dans tous les sens", estime Almou Ag Mahamoud, le porte-parole de la coordination des mouvements de l'Azawad.
Provocation
Dans le camp du mouvement Yerewolo "Debout sur les remparts", une organisation qui soutient les autorités de la transition, on assimile la sortie de la CMA à de la provocation.
Siriki Kouyaté affirme que "la population de Kidal est aujourd'hui prise en otage par les groupes armés signataires de l'accord d'Alger qui ne représentent absolument rien. L'accord est devenu caduc et sa mise en œuvre n'est pas du tout possible. Parce que tout simplement c'est un accord qui ne prend pas en compte les préoccupations du peuple malien. Au contraire, c'est un accord qui vient pour nous diviser. Et, tout chemin qui nous conduit vers la division, c'est un chemin qui nous conduit à la guerre, qui nous conduit directement vers l'abîme. C'est pour cela que nous pensons que le communiqué de la CMA est une provocation. "
En plus de la mise en œuvre de l'accord d'Alger, la CMA appelle également au renforcement de la cohésion entre ses différentes composantes.