Madrid, Oslo et Dublin reconnaissent l'Etat de Palestine
28 mai 2024Comme annoncé de façon coordonnée il y a une semaine, l’Espagne, l’Irlande et la Norvège sont passées aux actes et reconnaissent ce mardi (28.05) officiellement l’Etat de Palestine. Les trois pays estiment que cette reconnaissance permet d’avancer vers la paix au Proche-Orient, malgré les critiques virulentes à la tête du gouvernement israélien contre cette décision.
Aujourd’hui, trois quarts des Etats membres des Nations unies reconnaissent l’Etat de Palestine. En Europe, ils représentent toutefois encore une minorité.
L’Espagne, l’Irlande et la Norvège emboîtent le pas à une poignée de pays européens.
La Suède, en 2014, avait été le premier pays de l’Union européenne à reconnaître l’Etat de Palestine.
A l’époque, la cheffe de la diplomatie suédoise avait assuré que le pays voulait "montrer la voie à suivre".
Depuis, avec le constat que cette reconnaissance n’avait pas changé la donne au Proche Orient, la Suède a effectué un revirement vers une position pro-israélienne. L’attaque terroriste du 7 octobre a encore davantage clarifié ce positionnement, au point de voir l’actuelle coalition traversée par des appels à révoquer la reconnaissance de la Palestine.
Ailleurs en Europe, la République tchèque, la Hongrie, la Pologne, la Bulgarie, la Roumanie et Chypre reconnaissent la Palestine. Ils l’avaient toutefois fait avant de rejoindre l’UE.
Neuf pays sur 27
Si l’on fait les comptes, cela fait neuf pays sur les 27 Etats membres de l'UE, plus la Norvège, membre de l’Otan.
Ce groupe pourrait encore être rejoint dans les semaines à venir par la Slovénie, où une possible reconnaissance doit être évaluée par le Parlement. L’Etat de Malte s'est également dit prêt à franchir ce cap.
Cette nouvelle vague rompt avec la position adoptée par la majorité des pays occidentaux, en Europe et en Amérique du Nord, qui estiment que la reconnaissance formelle de l’Etat de Palestine doit être le résultat d’un processus de paix avec Israël.
Pour l’Allemagne par exemple il est "trop tôt", selon les termes du chancelier allemand qui réagissait la semaine dernière à l’annonce espagnole.
Selon Olaf Scholz, "il n'y a pas de clarté sur le territoire national, ni sur toutes les autres questions qui y sont liées". Berlin souhaite une "solution négociée entre Israël et les Palestiniens qui équivaut à une solution à deux Etats".
En France aussi on estime que ce n’est pas le bon moment, même si le sujet ne serait plus "un tabou", d’après le président français Emmanuel Macron.