Macron annonce le départ de l'ambassadeur Itté du Niger
24 septembre 2023"La France a décidé de ramener son ambassadeur", que Paris refusait jusqu'ici de rappeler. "Nous mettons fin à notre coopération militaire avec le Niger", a déclaré Emmanuel Macron dans une interview télévisée, indiquant que les 1.500 militaires français partiraient "dans les semaines et les mois qui viennent" et que le retrait serait totalement achevé "d'ici la fin de l'année".
Relations tendues
Les relations entre Paris et Niamey sont au plus bas depuis le putsch qui a renversé le président Mohamed Bazoum, le 26 juillet. Le régime militaire a notamment ordonné fin août l'expulsion de l'ambassadeur français à Niamey, Sylvain Itté, et lui a retiré son immunité et son visa diplomatiques. Mais celui-ci se trouvait toujours en poste à l'ambassade.
Le 3 août, une semaine après leur prise de pouvoir, les généraux nigériens avaient dénoncé plusieurs accords de coopération militaire avec l'ancienne puissance coloniale.
L'un de ces textes contenait un préavis d'un mois, et le régime affirme que les quelque 1.500 soldats français déployés au Niger dans la lutte antijihadiste sont présents "illégalement" dans le pays.
Des manifestations ont régulièrement lieu dans la capitale Niamey pour demander le départ de la France. Les soldats français restent pour l'heure campés dans leurs bases.
Depuis le coup d'Etat, la France répète qu'elle ne reconnaît pas la légitimité des militaires qui ont pris le pouvoir et que son interlocuteur légitime reste le président élu Mohamed Bazoum, retenu prisonnier depuis le 26 juillet.
Le cas de la Bundeswehr (l'armée allemande)
Les soldats allemands déployés au Niger, une centaine, ne sont "pas actuellement en danger" mais la question de leur départ se poserait si les troupes françaises quittaient le pays sahélien, où des militaires ont pris le pouvoir fin juillet, a déclaré mercredi (20.09) le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius.
"Il est toujours bon de garder des interlocuteurs sur place" mais "si nous atteignons un point où il n'y a plus aucune raison de rester et que le danger est trop grand, alors oui, nous nous retirerons", a affirmé Boris Pistorius dans un entretien accordé au quotidien Le Monde avec son homologue français Sébastien Lecornu.
"Si les unités françaises venaient à partir, la question du retrait serait pour nous plus vive. Il nous faudrait de nouveau y réfléchir", a-t-il ajouté. Une centaine de militaires allemands sont actuellement co-localisés avec des troupes françaises sur la base aérienne nigérienne de Niamey, dont certains sont affectés à une mission de coopération avec le Niger.