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Macron annonce le départ de l'ambassadeur Itté du Niger

Nafissa Amadou | Avec agences
24 septembre 2023

Le président français Emmanuel Macron a annoncé le départ de l'ambassadeur Sylvain Itté "dans les prochaines heures" et le départ des troupes françaises d'ici la fin de l'année.

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Photo d'Emmanuel Macron à la tribune lors du sommet du G20 à New Delhi (10 septembre 2023)
Emmanuel Macron affirme avoir échangé ce dimanche 24 septembre avec le président déchu Mohamed BazoumImage : Amit Dave/REUTERS

"La France a décidé de ramener son ambassadeur", que Paris refusait jusqu'ici de rappeler. "Nous mettons fin à notre coopération militaire avec le Niger", a déclaré Emmanuel Macron dans une interview télévisée, indiquant que les 1.500 militaires français partiraient "dans les semaines et les mois qui viennent" et que le retrait serait totalement achevé "d'ici la fin de l'année".

Relations tendues

Des supporters des putschistes nigériens brandissent une pancarte portant la mention "A bas la France" près d'une base de la France (Archives - Niamey, 27.08.2023)
Des Nigériens campent tous les jours sur le rond-point Escadrille à Niamey pour exiger le départ des troupes françaisesImage : Balima Boureima/AA/picture alliance

Les relations entre Paris et Niamey sont au plus bas depuis le putsch qui a renversé le président Mohamed Bazoum, le 26 juillet. Le régime militaire a notamment ordonné fin août l'expulsion de l'ambassadeur français à Niamey, Sylvain Itté, et lui a retiré son immunité et son visa diplomatiques. Mais celui-ci se trouvait toujours en poste à l'ambassade. 

Le 3 août, une semaine après leur prise de pouvoir, les généraux nigériens avaient dénoncé plusieurs accords de coopération militaire avec l'ancienne puissance coloniale. 

L'un de ces textes contenait un préavis d'un mois, et le régime affirme que les quelque 1.500 soldats français déployés au Niger dans la lutte antijihadiste sont présents "illégalement" dans le pays. 

Des manifestations ont régulièrement lieu dans la capitale Niamey pour demander le départ de la France. Les soldats français restent pour l'heure campés dans leurs bases.  
Depuis le coup d'Etat, la France répète qu'elle ne reconnaît pas la légitimité des militaires qui ont pris le pouvoir et que son interlocuteur légitime reste le président élu Mohamed Bazoum, retenu prisonnier depuis le 26 juillet. 

Le cas de la Bundeswehr (l'armée allemande)

Photo montrant les ministres allemands Boris Pistorius de la Défense et Svenja Schulze du Développement en train d'échanger à Niamey avec un officier de l'armée allemande (Archives - Niamey, 12.04.2023)
L'Allemagne a dénoncé le coup d'Etat contre Mohamed Bazoum et soutenu des sanctions contre la junte nigérienne Image : Michael Kappeler/dpa/picture alliance

 Les soldats allemands déployés au Niger, une centaine, ne sont "pas actuellement en danger" mais la question de leur départ se poserait si les troupes françaises quittaient le pays sahélien, où des militaires ont pris le pouvoir fin juillet, a déclaré mercredi (20.09) le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius.
"Il est toujours bon de garder des interlocuteurs sur place" mais "si nous atteignons un point où il n'y a plus aucune raison de rester et que le danger est trop grand, alors oui, nous nous retirerons", a affirmé Boris Pistorius dans un entretien accordé au quotidien Le Monde avec son homologue français Sébastien Lecornu.

"Si les unités françaises venaient à partir, la question du retrait serait pour nous plus vive. Il nous faudrait de nouveau y réfléchir", a-t-il ajouté. Une centaine de militaires allemands sont actuellement co-localisés avec des troupes françaises sur la base aérienne nigérienne de Niamey, dont certains sont affectés à une mission de coopération avec le Niger.

Nafissa Amadou Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_afrique