Législatives gambiennes : la population attend des réformes
6 avril 2017Les bureaux de vote ont ouvert, le jeudi 6 avril, à partir de 8 heures, temps universel. Près de 886.000 électeurs étaient appelés à choisir 53 députés parmi les 238 candidats inscrits sur les listes électorales. Les prétendants à l’investiture sont issus de neuf partis politiques. 41 d'entre eux sont des candidats indépendants. Le président Adama Barrow, lui, a voté en début d’après-midi à Old Yundun, localité située à l’est de Banjul, la capitale. Mais l’affluence était encore timide à la mi-journée. Sur les réseaux sociaux, plusieurs comptes d'activistes citoyens ont multiplié les appels à aller voter. En Gambie, ce scrutin est un espoir pour le changement, comme nous l'explique Musa Fall, un habitant de Banjul:
"Les choses peuvent changer. Elles peuvent vraiment changer. Nous sommes plus libres maintenant sur le plan politique. Libre de faire campagne, et de choisir parmi de nombreux candidats et de nombreuses options. Les prochains députés auront plus de pouvoir et seront plus indépendants qu'avant ".
Plus de libertés
Les électeurs gambiens espèrent tourner la page Jammeh, marquée par des restrictions en tout genre. Ils attendent aussi de la prochaine législature qu’elle mène des réformes pour davantage de liberté.
Les nouveaux députés doivent constituer un contre-pouvoir à l’exécutif. C’est l’avis de la journaliste gambienne Aisha Darboe: .
"L'enjeu de ces élections, au-delà de l'absence de Yahja Jammeh, est qu'il y a beaucoup de réformes à faire. Cela concerne plusieurs lois qui portent atteintes à la liberté d'expression, à la liberté de culte et de rassemblement et d'association. Ce sont là des lois qui portent, mises en place par l'ancien président Jammeh, et qui portent atteinte aux libertés fondamentales. Ce qui est attendu est qu'il y ait plus de transparence au niveau de l'exécutif. Nous attendons donc que de nouvelles lois soit votées très bientôt."
Le vote a été supervisé par les observateurs de l’Union europénne, de l'Union Africaine et ceux de la Cédéao, dont les troupes stationnent toujours dans le pays, à la demande du président Barrow.