L'éducation au coeur du sommet UA-UE
29 novembre 2017Dans 80 ans, la population africaine aura quadruplé. L'Union européenne s'inquiète de l'avenir de cette population sur un continent confronté au terrorisme, à la famine, à la mauvaise gouvernance ou encore aux catastrophes climatiques. Au sein de la Commission européenne, Christos Stylianides est en charge de l'aide humanitaire. "Je suis profondément convaincu que l'éducation est la base de tout le reste", affirme-t-il. "C'est le seul moyen de montrer aux jeunes Africains qu'ils ont un avenir sur le continent et qu'il y a de l'espoir pour eux et leurs familles."
C'est la raison pour laquelle le commissaire a déjà multiplié par huit le budget consacré à l'éducation. Mais cela n'est pas encore suffisant selon lui. Au Nigeria par exemple, dix millions d'enfants ne vont pas à l'école, ce qui est dû à différents facteurs, comme l'explique Mohamed Malick Fall, représentant de l'UNICEF, le Fonds des Nations unies pour l'enfance.
"Les filles sont forcées de se marier très jeunes", explique-t-il. "A 20 ans, elles ont déjà cinq voire six enfants et elles arrêtent leurs études. Dans le nord, Boko Haram interdit tout ce qui a trait à l'éducation et en particulier à l'éducation occidentale."
Offrir des perspectives aux jeunes Africains
Mohamed Malick Fall constate toutefois que les choses changent dans le bon sens. "Chaque jour, dans les camps de réfugiés internes", témoigne-t-il, "je vois de jeunes Africains, des enseignants, des médecins, des infirmières qui font leur travail au péril de leur vie".
Cécile Kyenge sait ce qui arrive quand les jeunes n'ont aucune perspective en Afrique. Elle a été ministre de l'Intégration en Italie et responsable de milliers de migrants qui, chaque année, traversent la Méditerranée pour venir en Italie. Elle est désormais députée européenne en charge de la coopération avec l'Afrique. Pour elle, "l'Union européenne doit aider la jeunesse africaine en fournissant des supports à leur rêve et en contribuant à la création d'opportunités pour eux."
Selon Cécile Kyenge, les entreprises européennes qui sont déjà actives en Afrique pourraient créer plus de postes pour les jeunes Africains. Et pour ceux qui ne voient pas leur avenir en Afrique, il faudrait mettre en place des moyens légaux et sûrs de venir en Europe, pour que moins de migrants meurent en Méditerranée.
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