L'URSS, c'était quoi, au fait?
3 novembre 2016Créée en décembre 1922, l'Union des Républiques socialistes soviétiques ce sont huit décennies d'histoire, une idéologie, une puissance économique, une guerre mondiale et une guerre froide. Ce sont des noms : Lénine, Staline, Gorbatchev. Et aussi des millions de morts. De sa naissance à son effondrement, un - bref - retour sur l'histoire d'un gigantesque empire avec Philippe Pognan (cliquez sur l'image).
Et l'Afrique dans tout ça?
Pendant des décennies, la Russie puis l’Union soviétique n’a pas eu de visées expansionnistes sur le continent africain. Mais dans les années 1950-1960, quand la plupart des Etats du continent obtiennent leur indépendance des puissances coloniales, l’URSS fait figure d’alternative politique. Elle propose en effet un modèle politique et idéologique radicalement opposé à celui du bloc occidental. L’URSS considère alors le « tiers-monde » comme un allié potentiel contre l’occident. Et la pensée marxiste-léniniste, avec ses idéaux égalitaires et internationalistes, séduit de nombreux leaders africains. Nombreux s’engagent dans des partenariats avec l’Union soviétique. L’URSS soutiendra activement Patrice Lumumba – qui se fera malgré tout assassiner au Congo. Moscou soutient aussi les nouveaux Etats aux Nations Unies, l’URSS dénonce le régime ségrégationniste en place en Afrique du sud.
C’est dans les années 1970 que l’Union soviétique opère un tournant stratégique. Quand la dictature de Salazar s’écroule au Portugal, en 1974, l’URSS décide d’intervenir directement dans les anciennes colonies portugaises dont la décolonisation se précipite dans le sang : l’Angola, le Mozambique et la Guinée-Bissau.
Sous l’impulsion de l’URSS, de nombreux nouveaux dirigeants africains mettent en place des formes étatiques largement inspirées de l’URSS, avec un pouvoir central fort, un parti unique, mais aussi une armée et une police considérées comme les piliers d’un exécutif répressif. De nombreux étudiants africains partent avec des bourses pour des séjours en URSS. Ecoutez le témoignage de l'un d'entre eux, Joseph Diassana, Malien qui a étudié en partie à Moscou. Rien à voir avec la Russie que connaît son compatriote Mory Traoré, qui est arrivé à Moscou dans les années 2000 et y vit toujours.