Comment la Russie profite de l'instabilité en Libye
La semaine dernière, Abdoulaye Bathily, l’émissaire spéciale des Nations unies pour la LIbye, a présenté sa démission. Il a dressé un tableau sans concession d’une Libye qui s’enfonce dans le chaos, avec deux hommes qui se font la guerre pour le pouvoir, au détriment des véritables aspirations de la population.
Le pays est divisé entre deux administrations rivales depuis 2014. L'ouest de la Libye est administré par le gouvernement d'unité nationale, un gouvernement provisoire internationalement reconnu et négocié par l'ONU, qui est basé à Tripoli et dirigé par le Premier ministre Abdul Hamid Dbeibah. Il est soutenu par des milices turques et le Qatar, notamment.
A l’est, avec des implantations à Tobrouk et Benghazi, le gouvernement dit “de stabilité nationale” est dirigé depuis 2023 par un autre Premier ministre : Ossama Hamad. Il est soutenu par l'armée nationale libyenne aux ordres du maréchal Khalifa Haftar – un ancien fidèle de Mouammar Kadhafi, allié à la Russie, l'Arabie Saoudite et l'Egypte.
Plus d’une décennie de guerre civile, des inondations catastrophiques en septembre 2023 et, surtout, l’absence de structures démocratiques ont rendu la Libye très vulnérable à l’influence de milices armées attirées par sa situation stratégique et les richesses de son sous-sol, comme le groupe russe Wagner, par exemple.
Droits et Libertés est une émission de Sandrine Blanchard
Avec un merci cette semaine à Jennifer Holleis