Réactions après la liberté provisoire de Jean-Pierre Bemba
13 juin 2018A Kinshasa, le souhait pour la plupart des partisans de Jean-Pierre Bemba, est qu’il puisse rentrer au pays pour se lancer dans l’arène politique en vue de la présidentielle prévue le 23 décembre prochain. Cet acquittement qui intervient après 10 ans de prison suscite néanmoins certaines interrogations auprès de quelques Kinois rencontrés dans les rues de Kinshasa "Je pense que c’est une bonne nouvelle pour notre compatriote, c’est bon pour sa famille c’est bon pour son pays. Par contre ça vaut la peine de se demander si les pays africains doivent continuer à faire confiance à cette Cour pénale internationale?"
Pour certains, cette libération est une victoire "Nous savions tous que Jean-Pierre Bemba était innocent par rapport à tout ce qu’on lui reprochait en RCA."
"En tant que congolais, on ne peut que se réjouir. Un des nôtres est libre. Mais la plus grande question que nous devons poser à la CPI, pas seulement nous congolais mais tous les africains, pourquoi attendre dix ans ?", se demande aussi ce citoyen congolais.
L'opposition en fête
Au plan politique, l’opposition se dit satisfaite de la libération conditionnelle de Jean-Pierre Bemba. "Nous l’avons toujours dit que l’affaire Bemba c’est une somme de dérives d’instrumentalisation de la justice et ce procès ne respectait pas les règles de l’équité", dit Jacques Djoli, Sénateur de l’opposition et inspecteur général du MLC, le Mouvement pour la libération du Congo. Le MLC qui organise cet après-midi du13 juin une messe en l’honneur de son leader.
La majorité présidentielle reste serein
Du côté de la majorité présidentielle l’on estime que Bemba peut revenir au pays quand il veut. "Si aujourd’hui la CPI pense que Jean-Pierre Bemba Gombo n’a pas de faute, qu’il peut être acquitté c’est une fierté nationale, il peut être accueilli. Je pense que tout le temps qu’il a passé en prison lui a donné une certaine éducation", confie Joseph Kokonyangi secrétaire général adjoint de la mouvence présidentielle.
Toutefois, Jean-Pierre Bemba n'a pas encore fini avec la CPI. Il a rendez-vous le 4 juillet devant les juges, dans l’affaire de subornation de témoins.