Les victimes du 28 septembre réclament justice
28 septembre 2012Selon la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) et l'Organisation guinéenne de défense des droits de l'homme (OGDH), la répression d'un meeting de l'opposition dans le stade de la capitale guinéenne a fait au moins 157 morts. Trois ans plus tard, les victimes estiment n'avoir toujours pas obtenu justice : malgré quelques inculpations, aucun des militaires guinéens présumés responsables des exactions n'a encore été véritablement inquiété dans le pays.
Après les faits, la junte militaire dirigée par le capitaine Moussa Dadis Camara, avait mis en place une commission nationale d'enquête totalement sous contrôle. Cette commission avait conclu à la responsabilité exclusive d'Aboubacar Sidiki Diakité dit « Toumba », aide de camp du chef de la junte.
Les responsables désignés mais libres
Il fallut donc attendre le rapport d'enquête des Nations unies du 17 décembre 2009, qui qualifiait les violences de « crimes contre l'humanité », pour que certains noms soient cités parmi les responsables principaux du massacre.
Mais aujourd'hui, toutes ces personnes citées semblent difficiles à atteindre. Dadis Camara, l'ancien chef de la junte vit toujours en exil à Ouagadougou, Toumba est en cavale malgré un mandat d'arrêt international lancé contre lui, Claude Pivi est l'actuel chef de la garde présidentielle d'Alpha Condé. Quant à Moussa Tiegboro Camara, il a été entendu le 8 février dernier lors d'une première audience par trois juges d'instruction guinéens, qui lui ont laissé sa liberté.
Une « impasse » selon l'association des victimes
En Guinée, l'association des victimes du 28 septembre, s'inquiète face à cette situation. « Nous sommes dans l'impasse et nous ne savons pas à quelle étape nous sommes dans la poursuite des personnes qui ont été identifiés et dont la responsabilité a été établie, déplore Mamadou Diallo, membre de cette association. On ne peut pas commettre des crimes dans un Etat et rester impuni! »
Cependant, certaines voix proches de l'ancien chef de la junte insistent encore sur la responsabilité de Toumba, qui doit selon eux « être arrêté et répondre aux accusations ».
Enfin, il faut signaler l'inculpation, le 13 septembre 2012, du colonel Abdoulaye Cherif Diaby, ancien ministre de la Santé. Cette nouvelle inculpation est-elle un nouveau signal important pour la lutte contre l'impunité en Guinée ? L'avenir nous le dira !