Les sinistrés de N'Djamena réclament de l'aide publique
17 août 2020Dans le quartier Abbena au Rond-point du 10 octobre en pleine capitale, les canaux d’évacuation des eaux sont débordés d’eaux. Le bitume complètement couvert d’eau à hauteur d’environs 2 mètres est presque endommagé. Impossible pour les motocyclistes et les automobilistes de circuler sur cette voie.
Colère des populations
Toutes les habitations dans les environs sont également presque dans l’eau suscittant la colère des riverains qui pointent du doigt l’inaction des autorités communales face à la situation :
"Chaque année, nous sommes inondés comme ça... l’Etat nous regarde et rien est fait pour la population. Nous interpellons la commune du 7e arrondissement pour qu'elle vienne nous porter secours, cela fait trois jours que nous sommes dans l’eau."
‘’Nous souffrons, il faut que les autorités viennent voir comment nous habitons, comment nous sommes restés avec nos familles. C’est très malheureux.‘’
‘’En 1994 je me suis réfugié à cause de l’eau à l’école d’Habbena juste à côté ici. En 2008 c’était la même chose, 2013 c’était la même chose.’’
D’un quartier à un autre, c’est le même constat. Dans le quartier Walia, dans la commune du 9e arrondissement par exemple, c’est aussi la catastrophe comme l’explique Alain Kemba Didah activiste des droits humains qui habite dans ce quartier.
"Nous avons des routes impraticables, des maisons écroulées suite à la forte pluviométrie de ces derniers jours. Nous déplorons l’absence de solution de la commune du 7e arrondissement qui est restée silencieuse face à cette situation. La population vit dans l’eau, dans le désarroi, donc nous interpellons les autorités communales pour qu’ils puissent intervenir afin d’aider ces personnes qui vivent une situation terrible."
Manque de moyens
Une situation dont est bien conscient, le 1er adjoint au Maire de la ville de N’Djamena Ibrahim Foullah. Mais pour lui, les communes d’arrondissement n’ont pas assez de moyens pour faire face à ces inondations.
"Nos communes d’arrondissements n’ont pas de moyens, pour faire face à des situations comme c’est le cas, nous devrons tous nous impliqués, la population et nous les responsables communaux…tout le monde. Ce sont nos canaux de drainage d’eaux là qui sont petits. Le flux d’eaux qui arrive part au rythme de ces canaux et c’est sur des kilomètres."
Au Tchad, la saison des pluies commence généralement en mai et dure habituellement jusqu'à fin septembre.
Le scénario des pluies torrentielles suivies d'inondations dévastatrices est récurrent dans cette capitale de trois millions d'habitants en croissance continue, dont les infrastructures sont insuffisantes.