Les "Panama Papers" font place aux "Paradise Papers"
7 novembre 2017Ces nouvelles révélations sur les fortunes cachées dans les paradis fiscaux se basent sur la fuite de dizaines de milliers de documents concernant notamment Appleby, un cabinet international d'avocats basé aux Iles Bermudes.
L’enquête a été menée par le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ) et des médias partenaires, dont le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung.
Le journal de Munich présente à sa Une du lundi 6 novembre 2017 la reine d'Angleterre, Elisabeth II, le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, le président de la République démocratique du Congo Joseph Kabila, et le ministre américain au Commerce extérieur, Wilbur Ross.
L'image montre ces personnalités, toutes citées dans le scandale, sur une station balnéaire entourée de cocotiers où brille le soleil. Bref, un décor paradisiaque qui colle bien avec l'appellation de l'affaire "Paradise Papers". Au centre Appleby, la société de finance offshore ayant permis de contourner le système fiscal international.
"Les Paradise Papers illustrent comment des firmes ou des personnes font pour échapper au fisc, aux régulations ou aux sanctions et dans certains cas comment elles se soustraient à leurs responsabilités sociales ", commente la Süddeutsche Zeitung. Et le journal de renchérir : "Les paradis fiscaux ne sont plus un lieu répugnant, mais un lieu de rencontre pour les élites".
L'hebdomadaire Die Zeit estime pour sa part que les collusions entre les Etats-Unis et la Russie se confirment à travers ce nouveau rapport. Donald Trump est concerné par les actions de son ministre au vu de la polémique qui dure depuis des mois au sujet de sa proximité avec Moscou, croit savoir l'hebdomadaire sur son site internet.
"Le ministre du Commerce Wilbur Ross, en dépit de son nouveau poste, aurait détenu des investissements dans une compagnie maritime étroitement liée à la Russie", explique Die Zeit, notant par ailleurs que cette société, la Navigator Holdings, aurait gagné des millions de dollars dans le transport de pétrole pour la compagnie russe Sibur.
Carles Puigdemont libéré
La presse allemande s’est aussi intéressée à Carles Puigdemont. Le président catalan destitué et quatre de ses anciens ministres exilés en Belgique depuis une semaine sont finalement ressortis libres dans la nuit de dimanche à lundi du bureau d'un juge d'instruction belge, au terme d'une longue journée d'audition.
Madrid a émis un mandat d’arrêt européen à l'encontre de Puigdemont. "Libre de ses mouvements" titre Focus Online. Mais pour la Handelsblatt, il s’agit d’une "fuite en avant". Le journal estime que sur le plan politique le déplacement vers Bruxelles de Puigdemont pourrait nuire gravement au mouvement indépendantiste catalan.