Les observateurs de l'ONU à pied d'oeuvre en Syrie
16 avril 2012Un cessez-le-feu fragile, des observateurs non armés qui doivent se rendre dans les différentes villes du pays et un Président bien décidé à garder la main : les ingrédients pour réussir une mission de paix semblent assez maigres. Concrètement, le Conseil de sécurité a autorisé à l'unanimité le déploiement de 30 observateurs et cela en application de la résolution 2042. Six d'entre eux sont déjà arrivés sur le terrain. Ils vont d'abord établir "un quartier général opérationnel" à Damas d'après un porte-parole de l'ONU. Et c'est ensuite, après avoir expliqué au gouvernement et à l'opposition leur mission, qu'ils se rendront dans d'autres villes. D'autres observateurs doivent arriver dans la journée. La résolution de l'ONU stipule que Damas garantit leur sécurité.
Un cessez-le-feu fragile
Officiellement la Syrie a d'ailleurs approuvé cette mission. Elle affirme que la mission d'observation permetta de "voir ce qui se passe réellement sur le terrain", d'après les termes de l'agence officielle Sana. Mais tout est dans l'interprétation : car si la télévision officielle relate bien les violences signalées par les militants, elle a fait savoir que les autorités syriennes sont bien décidées à faire cesser les attaques de ceux qu'elle continue d'appeler des "terroristes". Il faut aussi signaler que le cessez-le-feu entré en vigueur jeudi a bien fait baisser le nombre de victimes quotidiennes - elles atteignaient une centaine dans les jours précédents -, mais on est loin d'un véritable apaisement. Les bombardements se poursuivent sur Homs, deux civils ont été tués à Hama et à Idleb, grand ville du nord-ouest, les combats font rage. A cela s'ajoute l'arrestation de 42 manifestants devant le Parlement à Damas. Bref tout cela pourrait augurer au contraire d'une reprise généralisée des combats, d'autant que les chars ne se sont pas retirés des villes. Au plan diplomatique, une réunion du comité ministériel arabe sur la Syrie se réunira mardi au Qatar. Mais le secrétaire général de l'Onu Ban Ki Moon a de bonnes raisons de s'inquiéter...
Auteur : Elisabeth Cadot
Edition : Aude Gensbittel