Les massacres de Yumbi, crimes contre l'humanité selon l'ONU
13 mars 2019Selon un rapport publié hier par le bureau conjoint des Nations unies en charge des droits de l'homme. Selon les enquêteurs, 535 personnes auraient été tuées et 111 blessées.
Jean Bosco Lomomo est le vice président de la société civile à Yumbi. Pour lui, l'urgence aujourd'hui est de poursuivre les auteurs des tueries de décembre avant même de pouvoir lancer des actions en faveur de la réconciliation entre les deux communautés. Il revient sur la situation qui prévaut sur place actuellement. "Le rapport des Nations unies ? Je n'ai pas suivi cette affaire. Pour mettre fin à cette situation, il faut d'abord mettre la main sur les commanditaires. Ensuite on pourra appeler les gens pour la réconciliation. La réconciliation n'interviendra qu'après. Il faut d'abord qu'il puisse y avoir confirmation des personnes incriminées et qu'on mette ensuite la main sur les gens qui ont mal agi. Les gens qui sont arrêtés, on devrait pouvoir les condamner."
Le bureau conjoint des Nations unies aux droits de l'homme insiste sur les conclusions de son enquête pour qualifier ces actes de crimes contre l'humanité. Mais l’ONU insiste également sur les enquêtes en cours conduites par la justice militaire congolaise. C'est ce qu'explique Abdoul Aziz Thioye, le directeur du bureau des Nations unies aux droits de l'Homme en RDC (BCUNDH). "Des éléments en présence peuvent constituer des crimes contre l'humanité mais il s'agira d'attendre les résultats de l'enquête judiciaire qui est en cours. La justice militaire a été sur les lieux avant nous, elle y est retournée et continue à mener des enquêtes. Nous attendons d'elle que des poursuites soient initiées dans les meilleurs délais. En ce sens, la Haute commissaire a offert l'appui de son bureau avec les moyens et l'expertise technique dont nous disposons," conclut le directeur du BCUNDH.
En attendant le résultat définitif de l'enquête, les habitants de Yumbi tentent de vaquer à leurs occupations avec pour autre préoccupation, la préparation du scrutin du 30 mars prochain.
Ces derniers n'ont en effet pas pu voter en décembre comme le reste de la RDC en raison de la situation sécuritaire dégradée.