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Les forces de l'Onu critiquées au Mali et en RDC

8 août 2022

Ces derniers temps, l'hostilité contre les missions de maintien de la paix de l'Onu au Mali et en République démocratique du Congo va crescendo.

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Un hélicoptère de la Monusco en RDC
Un hélicoptère de la Monusco en RDCImage : Taimoor/MONUSCO

Dans l’est de la RDC, la population réclame le départ de cette force et des manifestations anti-Monusco ont fait récemment 35 morts. Un scénario similaire est observé au Mali où la société civile réclame le départ des soldats de la paix tandis que la junte au pouvoir est engagée dans un bras de fer avec la Minusma.

Dans les deux cas, la force militaire des Nations unies sert souvent de bouc émissaire. Cela fait plusieurs années que s'est développé au Mali un sentiment de rejet de la Minusma au sein de la population.

La société civile, comme le mouvement Yewero Debout sur les remparts, proche des militaires putschistes, organise des campagnes de dénigrement ou des manifestations pour réclamer le départ de la Minusma. C’était le cas vendredi dernier à Bamako.

L'accusation qu'avance la société civile est que la Minusma a non seulement échoué dans sa mission mais qu'en plus, elle contribuerait à la déstabilisation du territoire malien.  

Une accusation sans fondement, estime Sidy Lamine Bagayoko, professeur d'anthropologie à l'université de Bamako

Les explications d'Étienne Gatanazi

Selon lui, il n'y a absolument aucune preuve mais il est dit que partout où la Minusma se trouve, elle est utilisée pour faire passer des armes aux rebelles, faire passer des armes pour les intérêts de la communauté internationale pour déstabiliser le pays. Sans pourtant avoir des preuves.    

Accusations similaires en RDC

Des accusations qui avaient aussi été portées contre la force française Barkhane et qu’on retrouve à l’identique dans l’est de la RDC.

Surfant sur un sentiment nationaliste, la junte au pouvoir a fait arrêter et emprisonner, il y a plus d’un mois, 49 soldats ivoiriens à leur arrivée à l'aéroport de Bamako Senou. Un contingent qui opère auprès des Casques bleus de la Minusma dans le cadre d'un appui logistique.  

Les autorités maliennes ont assuré qu’il s’agit de “mercenaires” venus déstabiliser le pays et ont dans la foulée expulsé le porte-parole de la Minusma.

Dans un effet de mimétisme assez étonnant, en RDC, les autorités congolaises ont aussi récemment expulsé le porte-parole de la Monusco.

Des casques bleu de la Monusco à Goma
Des casques bleu de la Monusco à GomaImage : Olivia Acland/REUTERS

Présente dans l'est de ce pays depuis plus de 20 ans, cette mission militaire est critiquée par une partie de la population qui lui reproche son inertie face aux massacres de civils, perpétrés par des groupes armés au Nord-Kivu et dans l’Ituri.

Thierry Vircoulon, spécialiste de l'Afrique centrale, rappelle toutefois que la Monusco a aidé en 2013  l’armée congolaise à vaincre les rebelles du M23.

Les militaires de l'opération Barkhane au Mali
Les militaires de l'opération Barkhane au MaliImage : Etat-major des armées / France

Il explique que cela a eu lieu en 2012-2013 contre le M23 quand la Monusco, en parallèle avec l'armée congolaise, a défait le M23. Donc c'est la preuve que lorsque le Conseil de sécurité le décide, les Casques Bleus s'engagent dans des missions de combat.

Les missions de l'Onu sont en effet surtout des missions de maintien de la paix sans un mandat de combat. Une spécificité de l’engagement des casques bleus que les habitants, menacés par les violences de groupes djihadistes au Mali ou des bandes rebelles en RDC, ne comprennent pas.