Les femmes sous-représentées en politique en Guinée
14 octobre 2020Les Guinéens se rendent aux urnes dimanche prochain pour l'élection présidentielle, dans un contexte tendu. Mais sur 12 candidats, il n'y a que deux femmes : Makalé Camara et Makalé Traoré.
Une sous-représentation qui n'incite ainsi pas toujours les citoyennes guinéennes à s'intéresser à ce scrutin, alors même que la société civile souhaite qu'elles soient mieux présentes dans les instances de décision des partis politiques.
Cette semaine, sur les marchés où de nombreuses femmes travaillent, beaucoup se plaignent de la flambée des prix des produits de première nécessité. "Tous les condiments sont chers", confie Ivonne Kamano. "L'état de la route n'est pas bon non plus. Et, quand on achète du manioc, il faut attendre deux ou trois jours pour que ça arrive à Conakry. Nous souffrons beaucoup, les Guinéens souffrent".
"Il est temps de s'impliquer"
Comme Ivonne, les commerçantes sont au courant de la présidentielle, évoquent et soutiennent certains candidats, sans pour autant connaitre le contenu de leur programme. Une situation que déplore Mariam Bah, rencontrée au quartier Kaporo dans la commune de Ratoma. "Il faut que nous cessions d'applaudir", insiste-t-elle. "Il est temps que nous nous impliquions dans les instances de de prise de décision. Nous constituons la majorité de la population guinéenne."
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S'agissant des candidatures féminines à cette élection présidentielle, Maimouna Diahaby, activiste de la société civile, vante le parcours des deux candidates. Elle demande aussi aux femmes de ne pas avoir peur de briser les barrières culturelles. "Nous connaissons énormément de femmes qui sont capables et qui ont les diplômes qu'il faut. Mais elle ne se retrouvent pas souvent dans des postes de direction." Il y a, selon elle, plusieurs raisons : culturelles et structurelles. "Mais les femmes sont capables et elles peuvent mener à bien le destin de ce pays à tous les niveaux de prise de décision".
Plusieurs femmes interrogées dans les rues de Conakry attendent du nouveau président une meilleure représentativité des femmes dans les instances de décision. Car dans l'actuel gouvernement, sur un effectif de 38 ministres seulement huit sont des femmes.