Les esprits s'échauffent au Sénégal
11 novembre 2021Les trois opposants, Barthélémy Dias, candidat à la mairie de Dakar, Ousmane Sonko du parti Pastef, arrivé troisième lors de la présidentielle de février 2019, et Malick Gakou, du Grand parti, avaient appelé à une mobilisation dans les rues. Ils ont été brièvement arrêtés ce mercredi 10 novembre.
Tensions en amont des élections
L’appel a été lancé alors que Barthélémy Dias était convoqué au parquet de Dakardans le cadre d’une affaire qui date de 2011 et concerne l’attaque de sa mairie.
Ces tensions politiques surviennent à quelques semaines des élections locales du 23 janvier prochain. Ce que regrette le secrétaire exécutif de la Ligue sénégalaise des droits humains, Alassane Seck.
Il estime que "ce sont des formes d'expression de la classe politique du Sénégal. Malheureusement, les populations sont prises en otage par les hommes politiques qui sont autour de 2%, si on fait un calcul du nombre. Heureusement qu'il y a eu hier [10.11.21] plus de peur que de mal. Nous sommes revenus donc à la situation normale, d'un pays normal. C’est tant mieux pour tout le monde."
Surenchère politique
Selon Seydi Gassama, directeur d’Amnesty International Sénégal, les violences d’hier sont en partie dues à la mauvaise gestion du processus de dépôt de dossiers de candidatures par les partis d’opposition qui accusent le pouvoir de les avoir sabotés.
"On a un nombre extrêmement élevé de listes qui ont été rejetées. Ce qui est une première dans l'histoire du Sénégal. Même si, en partie, la faute revient à l'opposition. Beaucoup de personnes considèrent que le pouvoir a usé de son influence, a pu corrompre certaines personnes. Parce qu'on assiste à des situations ou des mandataires de l'opposition qui devaient déposer des listes ont disparu avec ces listes. Certains se sont permis de déposer des listes incomplètes", explique Seydi Gassama
Plusieurs listes sont en lice pour ces élections locales, considérées comme étant un test pour toutes les formations politiques avant la présidentielle de 2024.
Un scrutin auquel on ne sait toujours pas si le président Macky Sall y sera candidat.