Les craintes de l’Onu en Afghanistan
26 juillet 2021Selon l’Onu, sur la base des victimes enregistrées au premier semestre, l’année 2021 pourrait être la plus meurtrière pour les civils afghans depuis 2009. Année depuis laquelle le comptage a démarré.
"Les pertes civiles en Afghanistan au premier semestre 2021 ont atteint des niveaux records, avec une hausse particulièrement brutale du nombre des morts et des blessés depuis mai, lors du retrait des forces internationales et depuis que les combats se sont intensifiés après l'offensive des talibans", ajoute le rapport.
C’est pourquoi la représentante spéciale de l'Onu à Kaboul, Deborah Lyons, a demandé aux talibans et aux dirigeants afghans de tenir compte de la trajectoire sinistre et effrayante que prend le conflit et de son effet dévastateur sur les civils.
Celle-ci les a aussi appelés à intensifier leurs efforts de négociations. Alors que les pourparlers entre gouvernement afghan et talibans, qui ont démarré en septembre 2020 au Qatar, n'ont toujours pas été concluants.
La Mission d'assistance des Nations unies en Afghanistan a comptabilisé 1.659 civils tués et 3.254 blessés au cours des six premiers mois de l'année 2021. Soit 47% de plus qu'au premier semestre 2020. Et près de la moitié de ces victimes sont des femmes et des enfants.
"Au cours des six derniers mois, les combattants talibans n'ont délibérément tué aucun civil où que ce soit, ou mené des attaques ayant pu conduire à la mort de civils", ont répondu les talibans qui accusent les bombardements des forces afghanes d'avoir "visé des civils" et "tué des milliers d'entre eux".
Rejet des talibans
Dans un communiqué, les talibans ont rejeté le contenu du rapport: "Au cours des six derniers mois, les combattants (talibans) n'ont délibérément tué aucun civil où que ce soit, ou mené des attaques ayant pu conduire à la mort de civils".
Ils accusent "au contraire, les bombardements aveugles à grande échelle" des forces afghanes d'avoir "visé des civils" et "tué des milliers d'entre eux".
L'Unama attribue aux forces pro-gouvernementales la responsabilité de 25% des victimes civiles, dont l'essentiel aux forces de défense et de sécurité.