Charlie Hebdo, réactions en Afrique
8 janvier 2015L’assassinat des journalistes de Charlie Hebdo est unanimement condamné par la plupart des caricaturistes sur le continent. C’est le cas de Constant Tonakpa, dessinateur de presse au quotidien "Le Matinal à Cotonou, au Bénin. Il se dit atterré :
‘‘Tous les caricaturistes de Charlie Hebdo, ce sont des gens que je suis depuis très longtemps, lorsque j’étais plus jeune. Et je les considère comme des membres de ma famille. Quand vous perdez les membres de votre famille dans de telles circonstances, il ya encore plus de raisons d’être très triste, atterré.’'
‘’Laboratoire de la démocratie’’ ?
Comment est perçue la satire dans un pays comme le Bénin, souvent qualifié de "laboratoire de la démocratie"? Constant Tonakpa assure qu'en dépit de quelques menaces téléphoniques, ce genre journalistique est toléré par les Béninois :
''On n’a pas encore eu de caricaturistes qui ont été inquiétés par des hommes politiques ou par des religieux. De temps en temps, toutefois,on reçoit des coups de fil, d’hommes politiques surtout.
Il faut savoir que le caricaturiste n’est pas quelqu’un qui prend sa plume pour faire du mal. Le caricaturiste, c’est quelqu’un qui fait juste passer l’information avec une dose d’ironie.
Situation différente en RCA
Si les Béninois semblent s’accommoder de la caricature, qu’en est-il des Centrafricains ?
En RCA, les caricaturistes travaillent sous pression. D’ailleurs, il n’y existe que deux journaux satiriques. Jimmy Nzecko, caricaturiste au journal l’Hirondelle à Bangui nous l'a confirmé. Selon lui, il y a bien des menaces de la part de certaines autorités et hommes politiques centrafricains.
D'une manière générale, de nombreux caricaturistes sont menacés en Afrique.Récemment encore, le direteur du journal satirique ivoirien "L'éléphant déchaîné" a dit avoir été victime d'une tentative d'assassinat.