Les avocats de Vital Kamerhe sereins pour la suite
22 juin 2020Vital Kamerhe a été condamné, samedi (20.06.20), à 20 ans de travaux forcés et 10 ans d’inéligibilité pour corruption, blanchiment de capitaux et détournement des deniers publics.
Après la condamnation, samedi (20.06.20), du directeur de cabinet du président Félix Tshisekedi, la question se pose de la rapidité du procès.
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Fin de la carrière politique ?
Vital Kamerhe doit désormais purger ses 20 ans de travaux forcés à la prison de Makala où il est incarcéré déjà depuis plus de deux mois. L’homme qui a fait de la politique sa carrière en est désormais exclu.
Sa défense avait pourtant déposé, vendredi (19.06.20), devant la Cour constitutionnelle une requête en exception d’inconstitutionnalité. Mais le verdict a été rendu sans la position de la Cour car, selon le tribunal de grande instance de Kinshasa-Gombe, le dossier était en délibéré et il était trop tard.
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Pour maître Charles Mushizi, directeur du Centre d’échanges sur les réformes juridiques et institutionnelles, il est difficile de dire si le tribunal a subi une pression politique.
"Il y a eu une confusion au point qu’on ne sait pas s’il s’est agi de manœuvres des avocats ou plutôt qu’à un certain moment, le président se sentant sous une pression politique, parce qu’il s’agit d’un dossier éminemment politique, a lâché et n’a pas voulu faire cet examen. Quoi qu’il en soit, les parties ont le droit en appel de revenir sur leur exception."
Epuiser toutes les voies de recours
Les avocats de Vital Kamerhe envisagent d’aller jusqu’au bout, en interjetant appel cette semaine. S’ils n’ont pas gain de cause, ils veulent saisir les instances internationales.
Maître Jean-Marie Kabengela, celui-là même qui a déposé la requête devant la Cour constitutionnelle, a indiqué que leur client n’a pas encore perdu le procès.
"Nous sommes sereins parce que les juges nous ont rendu la tâche facile avec un jugement contenant des germes d’autodestruction de leur œuvre. Nous irons en appel et si en appel on n’est pas satisfait, on ira en cassation et si en interne on n’est pas satisfait, on ira sur le plan international pour que le droit soit dit."
Pendant ce temps, on signale une victime du verdict de Vital Kamerhe à Walungu, son territoire d’origine, où un homme s’est suicidé après la condamnation de l’ancien chef de cabinet du président Félix Tshisekedi. Depuis mai dernier, Désiré Cashmir Eberande Kolongele assure l’intérim de Vital Kamerhe. Aucun acte n’a encore été pris, à cette date, pour mettre fin à cet intérim.