Les appels à réformer la police continuent aux USA
9 juin 2020À New York, les manifestations contre la violence policière ne faiblissent pas. Dans le quartier de Harlem, plusieurs centaines de personnes crient leur colère contre le racisme et appellent à réformer en profondeur les méthodes policières.
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Depuis la mort de George Floyd, les manifestants dans tout le pays appellent à désinvestir les départements de police. Le maire de Los Angeles, Eric Garcetti, a déjà annoncé des coupes de 100 à 150 millions de dollars dans le budget de sa force policière, le LAPD (Los Angeles Police Department) au profit de programmes sociaux.
Le maire de New York Bill de Blasio a lui aussi pris un engagement similaire.
À Minneapolis, où George Floyd a été tué, neuf membres du conseil municipal voudraient démanteler la police locale, contre l'avis du maire démocrate. Franklin Zimring, professeur de criminologie à l'université Berkeley en Californie n'y est pas non plus favorable.
"C'est une déclaration qui n'a pas de sens, estime-t-il. Dans le passé, une seule force de police a été démantelée, dans la ville de Camden dans l'Etat du New Jersey. Tous les policiers ont été licenciés. Puis le département a été reconstitué et la plupart des mêmes officiers ont été recrutés de nouveau. Cela vous montre la limite des possibles."
Mise en place de formation de désescalade de la violence, recrutement de minorités, poursuites judiciaires contre les policiers violents... Les appels à réformer les pratiques policières sont nombreux. Quant à une prétendue culture de la violence facilitée par la militarisation des forces de polices ces dernières années, Franklin Zimring pense qu'elle existe, mais que ce n'est pas le problème central.
"Il faudrait avoir davantage de contrôles administratifs sur les policiers: des sanctions financières ou autres, refuser des promotions, licencier les mauvais officiers... Des punitions qui font passer le message que les règles sur le recours à la force ne sont pas là pour faire joli !"
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