Les Américains ont choisi Donald Trump
9 novembre 2016Finies les attaques personnelles et les propos outranciers: s'exprimant depuis son QG de campagne, Donald Trump a lancé un appel à l'unité. Ses premiers mots ont été pour son adversaire Hillary Clinton, qui venait de l'appeler pour reconnaître sa défaite. L'homme d'affaires de 70 ans, qui deviendra en janvier le 45ème président des États-Unis, a déclaré être "le président de tous les Américains". Il a également estimé que "l'heure est venue de panser les plaies de la division" après la campagne éprouvante des derniers mois.
"Nous n'avons pas fait campagne, c'était un mouvement de l'Amérique des travailleurs de toute race, toute religion, toute croyance, pour un avenir meilleur", a déclaré le vainqueur des urnes. Selon les derniers résultats, Donald Trump a remporté 279 voix de grands électeurs sur 538, assurant sa victoire face à son adversaire démocrate. Il a promis de fournir du travail aux Américains "grâce à la reconstruction des infrastructures" ainsi que de s'occuper des vétérans, "notre plus grand honneur".
Retour sur une folle nuit
Pendant plusieurs heures, les deux candidats ont été au coude à coude dans les estimations puis les résultats, tombés au compte-goutte. Mais au petit matin, Donald Trump a remporté l'Ohio, la Caroline du Nord et la Floride, des États-clés qui lui ont apporté un nombre important de grands électeurs, confirmant son avance sur la secrétaire d'État démocrate.
Celle-ci restait toutefois encore confiante alors que son adversaire républicain la devançait d'une trentaine de voix.Quelques minutes plus tard, la carte des États-Unis avait viré au rouge. Avec sa victoire dans les États de Pennsylvanie et surtout du Wisconsin, qui n'avait pas voté républicain depuis 1984, le milliardaire controversé a confirmé son avance, obtenant largement plus de grands électeurs que les 270 nécessaires. Et déjouant ainsi tous les sondages d'opinion qui anonçaient Hillary Clinton victorieuse.
Réactions internationales
Avant même la proclamation des résultats, la ministre allemande de la Défense Ursula von der Leyen a évoqué un "grand choc", tandis que le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a exprimé "bien des inquiétudes". L'Union européenne a l'intention de "continuer à travailler" avec les États-Unis. "Les liens UE-USA sont plus profonds que n'importe quel changement politique" a tweeté Federica Mogherini, la chef de la diplomatie européenne.
Le président de la chambre basse du parlement russe, Viatcheslav Volodine, a quant à lui estimé qu'un dialogue plus constructif serait possible avec le futur locataire de la Maison blanche. Et la diplomatie chinoise a déclaré qu'elle oeuvrerait avec le futur président à un développement solide et stable des relations diplomatiques bilatérales. Donald Trump, de son côté, a assuré qu'il était prêt à travailler "avec les nations qui sont prêtes à s'entendre avec nous", afin de privilégier le partenariat plutôt que le conflit.
Victoire républicaine également au Sénat
Les républicains ont par ailleurs remporté le Sénat et continueront ainsi de contrôler l'ensemble du Congrès des Etats-Unis, fournissant une majorité parlementaire pour le président élu Donald Trump. En contrôlant la Maison Blanche et le pouvoir législatif, les républicains auront la capacité de défaire les réformes du président Barack Obama et notamment sa controversée réforme de l'assurance-maladie surnommée "Obamacare". Ils ont également la mainmise sur le processus de nomination des plus hauts responsables gouvernementaux et des juges de la Cour suprême.
Donald Trump devrait prendre ses fonctions le 20 janvier. Il a promis que "le changement commencera dès [son] premier jour" à la Maison Blanche.