Les alliés de l'Otan vont aussi se retirer de l’Afghanistan
15 avril 2021
Le ton avait été donné un peu plus tôt dans la journée, hier, par le président américain Joe Biden en désignant la date du 11 septembre comme étant celle de la fin des opérations de retrait.
Cette date marquera les 20 ans de la commémoration des attentats du 11 septembre 2001 qui avaient provoqué l'intervention des Etats-Unis en Afghanistan.
"L'heure est venue de mettre fin à la plus longue guerre de l'Amérique", a estimé le président américain.
Un accord conclu avec les talibans par l'administration de l'ex-président américain Donald Trump prévoyait le départ de toutes les forces étrangères le 1er mai. Mais Joe Biden a décidé que les troupes américaines y resteraient au-delà de cette date en vue d’un retrait coordonné avec les autres pays de l’Otan.
Les alliés ont donc donné leur soutien à la décision américaine en annonçant débuter le retrait de leurs forces engagées en Afghanistan d'ici le 1er mai.
Un désengagement militaire justifié
Ce retrait pourrait durer quelques mois, a fait savoir l’Alliance dans un communiqué sans se prononcer sur la date butoir de Joe Biden.
"Nous ne pensons pas que le maintien d'une présence militaire indéfinie en Afghanistan soit dans notre intérêt, ni dans celui des Etats-Unis, ni dans celui de l'Otan et de nos alliés“, a expliqué le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken au cours d'une conférence de presse au siège de l'Alliance, en présence du secrétaire américain à la Défense et du secrétaire général de l'Otan.
Cette annonce était accompagnée d’un message des alliés à l’endroit des talibans : "Toute attaque contre les troupes des alliés durant le retrait fera face à une réponse énergique", a averti l'Otan dans son communiqué.
Certains alliés ont toutefois fait part de leurs préoccupations.
"L'annonce de notre retrait militaire à quelques jours de la conférence de paix sur l'Afghanistan, prévue pour le 24 avril à Istanbul, pourrait avoir pour conséquence de diminuer la pression sur les talibans, dès lors potentiellement moins enclins à chercher à dégager un accord" (avec le gouvernement afghan), a estimé la ministre des Affaires étrangères belge, Sophie Wilmès.