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Les écrivains affectés par la baisse de la lecture

Bangaly Condé
23 avril 2018

Un an après avoir été choisie par l’Unesco pour être la capitale mondiale du livre, Conakry a passé le relais, dimanche, à Athènes. Mais l'insuffisance de lecteurs en Guinée nuit au travail des écrivains.

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Salon du livre de Paris 2010
Image : Étienne de Malglaive / AFP / Salon du livre de Paris 2010

'En bibliothèque, certains livres n'existent pas'(jeune fille guinéenne) - MP3-Stereo

L’événement mondial du livre de l’Unesco a permis d’avoir des points de lecture et des bibliothèques. Malgré cet événement, la lecture a du mal à faire partie du quotidien des Guinéens. Selon les professionnels, ce phénomène impacte négativement le niveau de formation des étudiants. 

A Conakry, rares sont les élèves et étudiants voire même des citoyens qui se rendent dans les bibliothèques pour la lecture. Cette situation inquiète à la fois les écrivains et les  éditeurs. Malgré l’augmentation du nombre de points de lecture au compte de l’événement "Conakry capitale mondiale du livre", le taux de fréquentation reste faible dans les bibliothèques. Quelques citoyens expliquent les raisons pour lesquelles ils ne lisent pas beaucoup.

De moins en moins de lecteur

"J’aime lire, mais souvent, tu peux te rendre dans une bibliothèque pour demander un livre et on te répond qu’il n’existe pas. En bibliothèque, on te demande de revenir à nouveau. Quand tu reviens, la situation reste identique. Franchement, cela ne nous facilite pas la tâche", explique cette jeune Guinéenne. "On n’a pas l’accès facile aux bibliothèques, les livres sont très chers. Imaginez quelqu’un qui a un revenu de 100.000 francs guinéens, est-ce que tu peux lui demander d’acheter un livre de 80 ou 90.000 francs guinéens ? Qu’est-ce qui va lui rester ? Rien !", s’indigne un étudiant.

Pour encourager la lecture en Guinée, l’écrivain Djibril Tamsir Niane a ouvert une bibliothèque privée qui  a pris feu en février 2012. Ce centre de lecture réhabilité par l’état guinéen a du mal à faire le plein.  L’écrivain estime qu’écrire sans être lu est un réel malaise. "On écrit toujours en fonction d’une population, on écrit pour des populations. Bien sûr, il y a une certaine difficulté, un certain malaise mais au fur et à mesure que nous avançons,  la situation s’améliore", explique Djibril Tamsir Niane.

De nombreuses actions à l'actif de l'évènement 

La Guinée est le troisième pays africain à abriter cet événement mondial après l’Egypte et le Nigeria. A  son actif, 2 millions de documents sont rentrés en Guinée entre  2017 et  2018. Plusieurs autres actions ont été réalisées au cours de cette année littéraire.

Sanssi kaba Diakité, commissaire général de Conakry capitale mondiale du livre, parle de quelques acquis. "Nous avons pu mobiliser en une année le monde littéraire à Conakry. L’association guinéenne des écrivains a été refondée ainsi que  l’association guinéenne des éditeurs. Nous avons pu  relever le défi de mettre en place une politique nationale du livre. Le ministère s’est doté d’une véritable politique culturelle à l’ occasion de Conakry capitale mondiale du livre. C’était le rayonnement culturel et diplomatique de la Guinée", conclut le commissaire général.

Les écrivains et éditeurs guinéens invitent les cadres à s’intéresser à l’écriture et à la lecture. Après la 17ème édition de l’événement annuel du livre, Conakry  passe le relais à Athènes qui a été retenue par l’Unesco à cause de la pertinence de son projet sur le livre.