Le réchauffement climatique accélère les flux de réfugiés
5 mai 2020Les bouleversements climatiques de la planète pourraient provoquer des conséquences inimaginables, un peu comme avec le Covid-19, prédit l’un des auteurs de l’étude, Marten Steffen, interrogé par la première chaîne publique allemande.
Il envisage en effet des effets dévastateurs directs et des difficultés pour les zones touchées de faire face à de futures crises telles que de nouvelles pandémies.
La moitié du globe impactée
Près de la moitié de la population (3,5 milliards) du monde pourrait être menacée dans les 50 prochaines années.
Selon l’étude, la densité de la population sera élevée si la température moyenne annuelle se situe entre 11 et 15 degrés Celsius. Cette densité s’amenuiserait avec une désertification si le thermomètre grimpe à 20 voire 25 degrés.
Les zones où la température moyenne annuelle serait de plus de 29 degrés passeraient de 0,8% de la surface du globe aujourd’hui à 19% en 2070. Les chercheurs prévoient ainsi un réchauffement climatique qui menacerait plus de personnes.
Ces zones sont localisées en Afrique, en Amérique latine, en Inde, dans le sud-est asiatique et le nord de l’Australie. Ce pays a connu déjà il y a quelques mois des incendies qui ont détruit des millions d’hectares de forêt.
Mouvements de populations en Afrique
En Inde, plus d’un milliard de personnes serait menacées par cette hausse de température. Ce seraient des centaines de millions dans des pays comme le Pakistan, le Nigeria et le Soudan.
Pourtant, déjà en Afrique subsaharienne, « la question des réfugiés climatiques est une réalité » constate Mawuse Hountondji, directeur exécutif d’une ONG qui lutte contre les changements climatiques.
Selon cet activiste, « nos pays sont assez impactés par les déplacements des populations. Pour les villes situées sur le long de la côte ouest-africaine, on a aussi des migrations des gens des pays de l’hinterland ».
Ces migrations du nord vers le sud sont dues à l’improductivité des champs, souligne-t-il. M. Hountondji propose aux gouvernements africains de privilégier des programmes visant à reverdir le continent, des barrages hydro agricoles.
Pour Marten Steffen l’un des auteurs de l’étude, la solution est dans la réduction rapide des émissions de gaz carbonique.
L'Onu avertit ainsi que si la pandémie et le confinement ont permis de réduire dans le monde les émissions de gaz à effet de serre, la crise climatique n'a pas disparu et menace toujours des millions de gens.