Le plan de Kamto pour la résolution de la crise anglophone
31 janvier 2020La guerre civile se poursuit dans la partie anglophone du pays, malgré le statut spécial qui lui a été accordé à l’issue du dialogue national.C’est le constat dressé par l’opposant politique Maurice Kamto. Celui-ci, dont le parti a boycotté le dialogue national d’octobre dernier alors qu’il était en prison, estime que le statut spécial n’a rien changé dans la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-ouest anglophones. Pour lui, le fédéralisme demeure la solution à la crise anglophone. Maurice Kamto propose également la libération de tous les détenus de la crise pour apaiser la situation.
Cette crise a fait plus de 3 000 morts et des centaines de milliers de déplacés. Pendant de temps, la campagne électorale pour les élections législatives et municipales du 9 février 2020 se poursuit.
Le boycott du MRC
Ce qui se passe dans ces régions du nord-ouest et du sud-ouest du Cameroun a en partie motivé la non-participation à ces élections du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). Le président du parti, Maurice Kamto, arrivé deuxième au scrutin présidentiel d’octobre 2018 dénonce un "code électoral taillé sur mesure".
En prenant la décision de boycotter les élections le 25 novembre 2019, il a surpris certains de ses proches qui se préparaient pour ce double scrutin. "Nous aurions pu aller aux élections. Certains de nos camarades le souhaitaient très vivement et légitimement. Nous avons pris la meilleure décision possible pour nous en tant que parti", a affirmé l’opposant Maurice Kamto dans une interviewà la Deutsche Welle. Le leader du MRC reconnaît toutefois que c’est un risque qu’il a pris avec son parti politique alors que la plupart des partis sont dans la course.
Le MRC continuera d’exister après ces élections, pense l’opposant. "Notre problème n’est pas notre survie après le 9 février 2020. La politique camerounaise ne s’arrêtera pas le 9 février 2020", affirme M. Kamto. Il annonce que le MRC va travailler pour que la scène politique camerounaise évolue.
Raz-de-marée pour le RDPC
La vie politique camerounaise est dominée depuis près de quatre décennies par le parti au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC). En participant à l’élection présidentielle d’octobre 2018, Maurice Kamto espérait changer quelque chose. "Cette élection a montré définitivement que vous ne pouvez pas y arriver puisque vous pouvez gagner dans les urnes et ne pas être proclamé vainqueur. C’est ce qui nous est arrivé en 2018", estime celui qui a longtemps revendiqué la victoire. Il continue de dénoncer le code électoral en vigueur.
Les prochaines élections vont consacrer, de nouveau, la suprématie du RDPC de Paul Biya, pense l'avocat Maurice Kamto. Sur les sièges en compétition pour les législatives, toute l’opposition confondue est en lice pour 46 sièges sur les 180, constate M. Kamto. "Cela veut dire que si le parti au pouvoir ne fait même pas une campagne, il est assuré d’avoir 134 sièges", soutient-il.
A l’issue de ces prochaines élections, le MRC n’aura donc pas d’élus. "Ce n’est pas une élection qui permet à un parti d’exister", réplique M. Kamto.