RDC : l’UDPS en campagne pour une révision constitutionnelle
14 octobre 2024Le parti du président Félix Tshisekedi ne recule pas dans sa démarche vers la révision de la Constitution. Une Constitution qui pour l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), a démontré ses limites. Adolphe Amisi Makutano, député national et cadre de l'UDPS, affirme qu'il est temps pour les Congolais de réfléchir à un nouveau texte débarrassé des lacunes que contient la Constitution actuelle.
"Si vous allez à l'article 217 on vous dit qu'on peut céder une partie de notre territoire à un pays voisin pour cause de la paix. Cela justifie que ce que nous vivons aujourd'hui c'est aussi constitutionnel qu'il y a des Rwandais qui peuvent réclamer conformément à un article de la Constitution. Je sais qu'il y a beaucoup de gens mal intentionnés qui veulent se focaliser sur le mandat du président de la République."
Au sein de l’opposition en RDC, on s'interroge sur les motivations d’une éventuelle révision de la Constitution, un texte qui a permis la toute première alternance pacifique et démocratique dans le pays.
Volonté de s’éterniser au pouvoir
Les opposants congolais voient plutôt dans cette démarche, une volonté du président Félix Tshisekedi de s'éterniser au pouvoir.
Le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie, le PPRD, de l'ex-président Joseph Kabila, se veut catégorique. Pas question de réviser la Constitution, indique sur la DW Ferdinand Kambere, secrétaire permanent adjoint du PPRD.
"C'est inacceptable. Ils sont dans les manœuvres. Ils laissent l'impunité partout. Il y a de l'insécurité partout. Le pays nous ne l'avons plus dans les onze frontières et on veut nous parler du changement de la Constitution. C'est inacceptable et ça ne passera pas. L'idée de vouloir changer la Constitution pour qu'il y ait un président qui ait un mandat de plus de cinq ans, l'article 220 n'accepte pas cela."
L’opposant Moise Katumbi dénonce pour sa part une tentative de détourner l’attention des véritables priorités.
Le député national Alphonse Ngoyi Kasanji a lui aussi, mis en garde contre une éventuelle révision constitutionnelle, estimant qu’elle détournerait l'attention des priorités essentielles du pays.
Le dernier mot au peuple
En revanche, certains analystes encouragent la révision de la Constitution par une commission d'experts. Mais, le dernier mot disent-ils, devrait revenir au peuple. Le professeur Nkere Ntanda de l'université de Kinshasa.
"C'est cette nouvelle Constitution qu'il faudra faire plébisciter auprès des populations congolaises en montrant ses avantages et combien elle sera meilleure que celle qui est là maintenant. La nouvelle Constitution qui aura été produite par cette commission présidentielle dont la tâche aura été de circuler dans le pays, de prendre tout ce qu'il y a comme ingrédients internes."
Les Congolais restent donc divisés sur la question entre ceux qui estiment qu'il n'y a rien à reprocher à l’actuelle Constitution et ceux qui disent qu'il faut plutôt l’adapter aux réalités actuelles du pays.
Un changement de Constitution doit être approuvé par référendum ou par le vote favorable des 3/5e du Parlement.