Le Pacte vert de l'UE contre le réchauffement climatique
11 décembre 2019Ursula von der Leyen, la nouvelle présidente de la Commission européenne, a dévoilé aujourd'hui, au Parlement européen à Strasbourg, les grandes lignes de son "Green deal" ou "Pacte vert". Il s'agit d'un plan de 100 milliards d'euros pour faire de l'Europe le "premier continent au monde neutre climatiquement" d'ici 2050.
50 mesures contre les gaz à effet de serre
Le "Pacte vert" rassemble une cinquantaine de mesures visant à réduire à zéro le bilan carbone de l'Union européenne d'ici trente ans.
Les grands traits de cette réglementation, destinée à mettre en œuvre l'Accord de Paris signé en 2015, viennent d'être présentés par la présidente de la Commission européenne aux eurodéputés réunis à Bruxelles.
Ursula von der Leyen a parlé d'une nouvelle "stratégie de croissance" avec pour objectif "de réconcilier l'économie et notre planète, notre façon de produire, notre façon de consommer avec notre planète et que cela bénéficie à notre population".
Selon elle, le Pacte vert européen devrait aussi aider "à créer des emplois et à encourager l'innovation."
100 milliards d'euros d'investissements
La nouvelle loi européenne sur le climat sera présentée en mars 2020. Son objectif est la neutralité des émissions de gaz carbonique à l'horizon 2050.
Un "fonds pour la transition [écologique] juste" sera créé : un mécanisme de soutien, destiné à garantir 100 milliards d'euros d'investissements sur sept ans à destination des régions qui risquent de pâtir le plus de la "décarbonisation".
Les Etats européens encore dépendants des énergies fossiles comme la Pologne, la République tchèque ou la Hongrie devraient bénéficier d'un accompagnement pour opérer leur transition énergétique.
Mais l'accord de ces trois pays sur ce plan est loin d'être acquis car ceux-ci sont résolus à exiger de solides compensations financières.
Un plan d'action est aussi prévu pour élargir les systèmes d'échanges de quotas de carbone au secteur maritime, ce qui n'est pas encore le cas aujourd'hui.
Ou encore, l'introduction d'une version bis de la "taxe carbone" aux frontières, sous une autre appellation, pour ne pas froisser l'Organisation mondiale du commerce.
Pour Jennifer Morgan, directrice de Greenpeace International, ce plan est un premier pas et elle espère que les dirigeants européens "parviendront à oser faire quelque chose qui inspire la confiance des autres pays et de la jeunesse en Europe."
Inquiétudes sur le financement et les objectifs
Mais ces mesures ne suffisent pas à calmer les inquiétudes de nombreux scientifiques et militants écologistes qui craignent qu'elles ne permettent pas d'atteindre les objectifs fixés par l'Accord de Paris, c'est-à-dire la limitation à moins de 2°C du réchauffement climatique par rapport au début de l'ère industrielle.
L'Union Européenne ambitionne pour 2030 une réduction de ses émissions de gaz à effet de serre de 40 à 55% en-dessous du niveau de 1990.
Pour l'Agence européenne de l'Environnement, il faudrait baisser les émissions d'au moins 55% par rapport à 1990 pour avoir un effet positif sur le réchauffement climatique.
Les détails du Pacte européen devront être précisés avant le prochain sommet sur le climat de 2020.
D'ici là, les négociations sur le budget européen pour la période 2021-2027 devraient avoir abouti, pour chiffrer les ambitions de l'Union européenne en matière de lutte contre le changement climatique.