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Le mystérieux mécène de l'extrême-droite allemande

26 novembre 2018

L'accord sur les modalités du Brexit scellé hier à Bruxelles fait la une des journaux allemands. Mais les éditorialistes s'intéressent aussi à un soutien discret mais puissant du parti d'extrême-droite AfD.

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August von Finck junior, fils d'un banquier admirateur des nazis
August von Finck junior, fils d'un banquier admirateur des nazisImage : Imago/Weißfuß

L'hebdomadaire Der Spiegel a dévoilé qui se cachait derrière de mystérieux dons versés au parti populiste depuis un compte suisse. Il s'agit du milliardaire August von Finck junior, 88 ans, auquel appartient notamment la société de commerce d'or Degussa.

Alice Weidel a reçu des dons de Suisse et des Pays-Bas pour sa campagne électorale
Alice Weidel a reçu des dons de Suisse et des Pays-Bas pour sa campagne électoraleImage : picture-alliance/dpa/F. Kästle

Son père, banquier, était l'un des industriels ayant contribué à l'ascension d'Adolph Hitler et du parti nazi dans les années 1930.

Von Finck junior a lui-même été cité dans les années 1990 dans une affaire de financement illégal de parti, l'affaire "Mövenpick" - à l'époque il s'agissait du parti libéral FDP. Il a également financé l'union conservatrice bavaroise avant d'apporter son soutien à l'AfD, en toute discrétion.

L'image de parti anti-système de l'AfD s'effrite, commente die tageszeitung. August von Finck n'a pas seulement versé des dons anonymes pour la campagne d'Alice Weidel, il a joué un rôle-clé dans l'ascension du parti anti-Merkel en finançant dans l'ombre la vente d'or qui a permis de remplir les caisses du parti, ainsi que le journal publicitaire "Deutschland-Kurier" qui a diffusé les messages de l'AfD pendant la campagne.

Un journal gratuit pour diffuser de la propagande d'extrême-droite
Un journal gratuit pour diffuser de la propagande d'extrême-droiteImage : deutschland-kurier.org

L'argent du milliardaire montre l'hypocrisie des discours d'un parti qui se targue de faire de la politique "sans clientélisme ni influence de groupes de pression".

Le divorce validé entre l'UE et le Royaume-Uni

Theresa May, à l'issue du sommet extraordinaire de Bruxelles, le 25 novembre 2018
Theresa May, à l'issue du sommet extraordinaire de Bruxelles, le 25 novembre 2018Image : Reuters/D. Martinez

Du côté de Bruxelles, "le divorce fait mal", titre la Frankfurter Allgemeine Zeitung à côté d'une photo de Theresa May quittant, tête baissée, le podium de la conférence de presse après le sommet extraordinaire.

Le drame du Brexit n'est pas encore terminé, mais l'accord scellé dimanche et la déclaration politique sur l'avenir du partenariat a clôturé un nouvel acte d'une pièce à la fois passionnante et tragique, commente le journal. Tout porte à croire que le Brexit ne connaîtra que des perdants, des deux côtés de la Manche.

Prochaine étape, et pas des moindres: obtenir le feu vert de la Chambre des Communes
Prochaine étape, et pas des moindres: obtenir le feu vert de la Chambre des CommunesImage : picture-alliance/dpa/PA Wire

Les participants au sommet extraordinaire se sont entendus sur le fait que les deux parties veulent parvenir à terme à une zone de libre-échange sans droits de douane, précise le Tagesspiegel. Il faudra probablement des années avant qu'un tel accord soit conclu.

De ce point de vue, le sommet n'a pas marqué le début de la fin des négociations du Brexit, mais plutôt la fin du début.

Chacune des variantes du Brexit est un désastre pour les nostalgiques de l'empire britannique, analyse Die Welt. Si Theresa May réussit à faire passer l'accord auprès des députés, les Britanniques resteront pendant des années étroitement liés à l'Union européenne - avec un statut de vassal, sans voix au chapitre.

Si les partisans de la ligne dure obtiennent un divorce sans accord, ils devront assumer la responsabilité d'un "No Deal" qui entraînerait le chaos, avec une probable crise économique et du chômage de masse.

La dernière option est celle d'un deuxième référendum. Cela ramènerait les Britanniques et les Européens au point de départ.

Deutsche Welle Anne Le Touzé
Anne Le Touzé Journaliste au programme francophone de la DWnanetouz