Le gigantesque plan de relance de l’Inde
13 mai 2020Pour l’instant, pas de détail quant aux modalités d'application. Le chef du gouvernement veut doper les exportations, notamment dans le textile, l'un des dix plus gros secteurs à l'export.
Mais le pari s'annonce compliquer pour les entreprises qui peinent à trouver de la main d'œuvre et des clients.
Après 50 jours de confinement, le textile entrevoit le bout du tunnel. Mardi, l'un des principaux lobbies d'exportation de prêt-à-porter a annoncé le redémarrage des usines dans les régions épargnées par la pandémie. Mais la crise n'est pas terminée pour autant.
Les entreprises ne pourront faire travailler que moins de 30% de leurs salariés faute de main d'œuvre. Beaucoup se sont retrouvés au chômage et sont rentrés dans leurs villages. La production ne reviendra pas à son niveau de janvier avant plusieurs mois.
La chute de la demande
L'autre problème porte sur la baisse de la demande. L'industrie exporte surtout aux Etats-Unis et en Europe où la consommation s'est effondrée. Les grands distributeurs ont annulé leurs commandes dès le mois de mars.
Et le secteur ne pourra pas se reposer sur le marché intérieur. L'Inde compte 24 % de chômeurs si bien que la consommation restera anémique pendant au moins six mois d'après les analystes.
Le seul espoir de la filière repose sur le gouvernement. Hier soir, le premier ministre Narendra Modi a annoncé un plan de relance de 250 milliards d'euros. La ministre des Finances en a dévoilé les premiers détails cet après-midi, avec 50 milliards d’euros pour les petites et moyennes entreprises.
Mais le flou plane autour des mesures d'aide pour les chômeurs afin de pallier le recul de la consommation. 122 millions d'Indiens ont perdu leur emploi depuis le début de l'épidémie.
Pour sortir de l'ornière, le patronat textile veut profiter du boom de la demande mondiale de masques. Encore faudrait-il que les autorités autorisent leur exportation, interdite depuis février.